Société
Les groupes de paroles : Questions à Nadia Kay, Coach certifié en neurosciences, praticienne en hypnose avancée et psycho-praticienne
«L’être humain a besoin d’échange, de changement en vue d’améliorer sa vie».

La Vie éco : Vous avez étendu votre champ d’action du coaching en entreprise à l’aide à la personne en sphère privée, pourquoi et comment cela s’est-il fait ?
J’ai fait, pendant quatre ans dans une entreprise multinationale US, du coaching professionnel en entreprise. Et spécifiquement des commerciaux de cette société. J’étais responsable de la direction des ventes et par la suite j’ai été promue responsable régionale Europe, Moyen-Orient et Afrique de cette entreprise. Ce parcours m’a permis de côtoyer les salariés et de les accompagner à la demande de ma hiérarchie. Ce qui m’a donné l’envie de me spécialiser en coaching de vie, en psychothérapie et en hypnose afin d’être outillée pour assurer à mes clients un accompagnement global et complet. En 2014, j’ai quitté le salariat et j’ai ouvert mon cabinet avec des associés. Il y a un réel besoin d’accompagnement chez les Marocains et ma formation me permet d’y répondre notamment par un suivi individuel et dans le cadre d’un groupe de paroles.
Justement, pourquoi le groupe de paroles et quel est son apport par rapport au coaching ?
La différence avec le coaching réside dans le fait que le groupe de paroles est une thérapie qui intervient au présent mais sur des problématiques dues au passé. Alors que dans le coaching, on travaille plutôt sur un axe présent sur les perspectives d’avenir. De plus, l’effet du groupe de paroles est magique, il a un effet miroir qui permet une énergie de groupe qui a des résultats très positifs. Les participants assis en cercle se réunissent autour d’une thématique et partagent leur vécu. Ce qui très est enrichissant.
Quelles sont les thématiques retenues dans votre groupe de paroles ?
Globalement, il y a quatre thématiques : relations familiales et couple qui permet aux personnes d’écouter, de partager et aussi d’exprimer les sentiments et les émotions sans jugement. Il s’agit de parler de tout ce qui relève de la vie personnelle, familiale et conjugale.
Il y a la relation au travail. Dans ce groupe, on parle des aléas des différents métiers, de sa relation au travail et aussi de la pression et des contraintes vécues par chacun dans l’exercice de ses fonctions. Troisièmement, il y a le groupe de paroles stress, anxiété et angoisse. L’objectif ici est de rendre possible un échange dans le but d’avoir une meilleure analyse et aussi une meilleure évaluation de sa situation. On s’inscrit dans une démarche thérapeutique pour une amélioration des conditions de vie. Enfin, il y a un groupe de paroles pour étudiants. Lieu privilégié d’échange et d’observation de soi. L’étudiant s’exprime librement et ce groupe vise une mise en mouvement, permet de dépasser les obstacles et entamer des changements.
Votre groupe de paroles est une première au Maroc, pensez-vous que le modèle sera repris et qu’il se développera ?
L’être humain a besoin d’échange, de changement en vue d’améliorer sa vie. Il y a toujours eu dans la société marocaine des groupes de paroles comme les discussions et les confidences entre amis dans un café ou alors les après-midi de femmes réunies dans les maisons autour de thé et de gâteaux. Elles se confient, échangent, racontent et parlent de leur vécu, de leurs maris, de leurs enfants, de leurs familles et de leur travail. On peut dire qu’il s’agit de groupe de paroles «sauvages». Il s’agit d’organiser cette thérapie de groupe et de la structurer autour de thématiques précises afin d’en optimiser l’effet miroir ainsi que les résultats.
