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102 000 étrangers vont se soigner en Tunisie contre 5000 pour le Maroc
Les cliniques de chirurgie esthétique, d’orthopédie et d’ophtalmologie au Maroc à la recherche d’un partenariat avec le ministère du tourisme.

Au Maroc, les principales cliniques de chirurgie esthétique, d’ophtalmologie et d’orthopédie opérant entre Rabat, Casablanca, Marrakech et Tanger, ont effectué entre 3000 à 5 000 actes au profit de patients venant de pays étrangers, contre 102 000 pour la Tunisie pour l’année 2007. Pour la chirurgie esthétique, les actes concernent principalement la liposuccion, le lifting du visage, des cuisses ou du bras, la rhinoplastie, la blépharoplastie, l’abdominoplastie, l’augmentation ou la réduction mammaire, certains soins dentaires… Pour le Maroc, les prix des actes de chirurgie plastique par exemple varient de 1 200 à 400 euros, en fonction de la complexité de celui-ci. Cela comprend l’examen clinique à l’arrivée du patient, les différentes analyses, l’acte opératoire et surtout les frais de l’hôtellerie qui sont d’un haut standing et qui peuvent s’étaler sur plusieurs jours. Mais quelle que soit la spécialité, cela coûterait 30 à 40% moins cher par rapport à la France, la Belgique, l’Angleterre ou l’Allemagne, relève le Dr Tarek Hassan Fahmy, chirurgien esthétique à Rabat et directeur de la clinique la Silhouette. Pour les spécialistes marocains, chirurgiens esthéticiens, ophtalmologues et orthopédistes, le Maroc n’exploite pas suffisamment le créneau du tourisme sanitaire. Il n’arrive même pas à 10% de sa vraie capacité, alors qu’il peut rapporter des devises au pays, s’il est encouragé et structuré, en partenariat avec le ministère du tourisme, chose que fait très bien la Tunisie. En 2008, cette dernière a consacré la santé en tant que pôle d’exportation à l’horizon 2016. Elle a mis en place une structure spécialisée dans la promotion des exportations et des investissements dans le secteur de la santé, afin d’aider les promoteurs à concrétiser leurs projets. De même un organisme public indépendant a été créé et qui a pour prérogatives l’évaluation de la conformité et de l’octroi des attestations d’accréditation et de certification. De même, la Tunisie demeure la deuxième destination mondiale en thalassothérapie après la France avec 150000 étrangers qui y ont ainsi séjourné en 2007. Pour le Dr Fahmy, le niveau des médecins esthéticiens marocains est reconnu sur le plan mondial, étant donné que la plupart des spécialistes ont été formés dans les écoles françaises, brésiliennes et américaines. Sur le registre économique, l’adoption par le Maroc d’une politique de promotion du tourisme sanitaire poussera les chirurgiens esthéticiens, les traumatologues ou les ophtalmologues marocains à avoir des prix très compétitifs sur le plan international, ce qui drainera plus de touristes et donc de devises. Ces mêmes touristes qui, une fois opérés, voudront profiter de périodes de convalescence plus longues.
