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Université d’été du RNI : Questions à Mustapha Baitas, Député coordinateur et directeur du siège du RNI

«C’est un début, mais déjà un tournant dans la vie de la jeunesse».

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Universite ete du RNI

La Vie éco : Pourquoi avoir choisi la formule de l’université d’été pour le premier grand événement de la jeunesse ?

Après l’élection du président, fin octobre 2016, il a effectué des visites dans toutes les régions du Maroc. Tournée pendant laquelle il a été constamment à l’écoute des doléances, des attentes et des besoins des militants du parti. L’une des demandés les plus fréquentes était de mettre en place une structure de jeunesse. On s’est, tout de suite, rendu à l’évidence que le parti ne pouvait accomplir, convenablement, sa mission d’encadrement de la population en ne disposant pas d’une organisation et d’un plan spécifique destiné à une population de près de 10 millions d’habitants que représentent les jeunes au Maroc. C’était donc l’un des principaux points de la nouvelle stratégie élaborée et mise en œuvre par la nouvelle direction du parti. Cette stratégie  été présentée le 15 janvier 2017 à Agadir et avant la tenue du congrès national du parti, un peu moins de trois mois plus tard, la jeunesse du parti qui est une organisation parallèle, avait déjà été constituée. Et une fois constituée et dûment représentée au sein des instances dirigeantes du parti, cette jeunesse ne pouvait pas rester sans rien faire, une coquille vide. Il fallait travailler, communiquer entre ses membres et avec le milieu extérieur et surtout lancer des débats publics. Pour cela, il n’y a pas 36 façons de s’y prendre. L’université d’été reste le moyen le plus indiqué. Le RNI est un parti qui vit actuellement une dynamique sans précédent et connaît un débat animé, c’est donc logique que ses instances cherchent un cadre pour canaliser et enrichir ce débat. Et aujourd’hui, même à l’échelle internationale, il n’y a pas meilleur cadre pour permettre à plus de 3000 jeunes d’exprimer librement leurs idées que l’université d’été.     

Cela veut dire que le RNI n’est pas en train de copier sur d’autres partis ?

Le RNI n’imite aucun autre parti. C’est un parti qui existe depuis près de 40 ans. Il est complètement ancré dans la société marocaine. Il tire sa légitimité populaire des urnes et de sa présence effective au sein de la société. Il reflète une tendance sociale importante et représente le degré de l’ouverture de la société. Le fait est qu’aujourd’hui plusieurs partis politiques se sont repliés sur eux-mêmes et laissé le terrain vide à une seule formation qui profite de la conjoncture pour se montrer en tant que parti dominant.

Or, le RNI est très présent dans toutes les instances élues, dans le Maroc profond comme parmi les couches urbanisées, il défend les positions et les idées d’une large tranche de la société.

Le président a invité les jeunes à lire et leur a suggéré une liste de lecture parmi laquelle figurent des auteurs comme Allal El Fassi et El Othmani, est-ce un message ?

La référence faite par le président à Allal El Fassi, El Othmani, De Gaulle et les autres n’est pas fortuite. Le premier a été cité pour les valeurs du nationalisme et l’attachement à la patrie qu’il a su insuffler à ses concitoyens, l’islam marocain ouvert, modéré et tolérant a dominé les écrits du second et le troisième a été évoqué pour avoir appelé à l’autocritique et en a fait l’objet d’un de ses livres les plus connus. Ce n’est donc pas un choix fortuit, ni une référence à une conjoncture politique donnée, c’est une invitation à s’ouvrir sur les autres pensées, les autres écoles politiques tout en restant fidèles aux constantes de la nation. Saad-Eddine El Othmani représente l’islam marocain ouvert, libéré et libérateur loin de toute influence négative extérieure, mais tout en restant conforme aux constantes de la nation. En somme, la référence à ce genre de penseurs n’est pas aléatoire mais une invitation aux jeunes à transposer les connaissances universelles et utiles à l’action politique, en d’autres termes, pratiquer la politique dans toute sa noblesse en étant armé de la connaissance et des expériences diverses, enrichissantes et, bien souvent, complémentaires. C’est une invitation aux jeunes de s’imprégner des idées de liberté et d’ouverture tout en restant attachés à leur patrie et à ses spécificités.

Quelles sont les retombées de cette première université d’été ?

L’université d’été nous a permis de relever plusieurs défis. D’abord, le défi de l’organisation. En effet, ce n’est pas évident de gérer plus de 3 000 jeunes issus de différents horizons, venus des douze régions du Royaume et représentant toutes les couches sociales et surtout porteurs d’idées et d’expressions diverses.

Ensuite, le défi de la transparence, de l’ouverture et de la franchise. En ce sens, plusieurs questions, même les plus sensibles, ont été abordées et débattues en toute liberté et dans le respect des valeurs de l’ouverture et de la diversité de la société marocaine. Nous avons également relevé le défi de la communication. Cet évènement a créé un pont entre les jeunes et la direction et les responsables du parti (NDLR : les ministres et les membres du bureau politique étaient présents et ont participé pour la plupart aux débats). C’est important de jeter ces ponts de communication entre les jeunes, qui ont nouvellement intégré le parti, et les générations des militants qui ont fait de ce parti ce qu’il est aujourd’hui.

Enfin, cette université d’été a permis de renforcer et d’ancrer chez les jeunes le goût pour la politique et l’envie de suivre les affaires publiques et de participer à la vie politique avec l’intention de ne pas laisser le terrain libre à une seule tendance politique dominante. Bref, c’est une étape dans la vie politique de cette jeune structure de création récente. Le défi futur sera de cristalliser ce débat et le transformer en initiatives et recommandations qui vont être portées, au sein des institutions, par les élus et les autres représentants du parti.