Pouvoirs
Une alliance gauche/Istiqlal est nécessaire

La Vie éco : Encore la Koutla !
Ismaïl Alaoui : Les dissensions actuelles n’arrangent pas les affaires de la Koutla mais nous pensons qu’elle a encore un rôle important à jouer. Une alliance entre la gauche et l’Istiqlal est nécessaire pour ancrer les acquis. C’est pourquoi nous insistons sur la nécessité de resserrer les rangs de la Koutla, de revoir sa charte et de faire en sorte de trouver un mécanisme qui permette de résorber les conflits. Je crois que c’est faisable.
On dit qu’un retour de l’USFP dans la Koutla équivaudrait à un aveu de faiblesse…
Au contraire, ce serait simplement l’affirmation d’une prise de conscience que l’expérience d’avenir qui a été engagée dès 1991-1992 et consacrée par le gouvernement de 1998 et ceux qui ont suivi exige justement le renforcement de ce qui a représenté la colonne vertébrale de la Koutla sous le gouvernement Youssoufi.
Pourquoi le PPS a-t-il choisi la Koutla plutôt que le PSU ?
Ce que nous voudrions, et nous avons été les premiers à lancer le mot d’ordre, c’est créer un pôle de gauche. Mais il serait tout à fait illusoire de croire que les nuances qui existent entre les forces de gauche disparaîtront du jour au lendemain. Il faut trouver une formule qui permette un rassemblement sans pour autant aboutir à une fusion totale.
L’OADP est-elle «perdue» pour la Koutla maintenant qu’elle s’est fondue dans la GSU ?
Non, elle n’est pas perdue définitivement. Au moment où on demande le renforcement de la Koutla, il y a un mouvement de regroupement des forces de gauche, donc il y a une possibilité de voir ce pôle renforcer la Koutla.
Et stabiliser l’Istiqlal…
Peut-être, mais il peut aussi l’effrayer, il est certain que le regroupement de la gauche n’est pas toujours vu d’un très bon œil par les dirigeants de l’Istiqlal.
On dit que les acteurs politiques marocains se dirigeraient vers la constitution de trois pôles dont un, central, constitué soit de la Koutla soit d’une alliance Istiqlal / PJD, un autre de gauche et un troisième représenté par la Mouvance populaire.
Donc vous excluez la Koutla du pôle de gauche ? Que les partis à gauche (de la Koutla) deviennent un pôle, c’est un peu rapide comme conclusion. Il y a bien sûr cette nébuleuse de la gauche radicale qui essaie de se regrouper mais qui ne constitue pas une force déterminante. A l’époque où Youssoufi était au gouvernement, nous lui avions proposé la création d’une fédération de gauche. Mais il n’avait pas cru devoir répondre à cette proposition.
La Koutla, finalement, une solution de rechange en attendant une gauche forte ?
La gauche à elle seule, et quoi qu’elle fasse, se trouvera toujours dans l’impossibilité de gouverner seule. Mais ce que nous voudrions effectivement, c’est ne pas nous retrouver dans des situations comme en avril dernier, en 2003, après les élections locales, ou en 2002, après les législatives.
Ismail Alaoui
Secrétaire général du PPS
La gauche, quoi qu’elle fasse, se trouvera toujours dans l’impossibilité de gouverner seule.
