Pouvoirs
Syndicats : le gouvernement prépare un énième projet de loi
Alors que l’UNTM soutient l’initiative du gouvernement, les autres centrales craignent une tentative de contrôle de l’action syndicale.

En plein dialogue social, les syndicats et le gouvernement se retrouvent dos à dos à cause d’un énième projet de loi portant organisation et fonctionnement des syndicats. Le gouvernement veut réformer le dahir relatif aux libertés syndicales qui date de… 1957 et qui n’est certainement plus d’actualité, mais les syndicats ne sont pas entièrement d’accord sur sa façon de faire. Entre autres nouveautés dans la nouvelle mouture qui ne risquent pas de passer facilement, l’éviction des retraités de la tête des organisations syndicales. Un secrétaire général de syndicat doit être obligatoirement un salarié ou fonctionnaire en activité. L’obligation du renouvellement périodique et régulier, comme pour les partis politiques, de leurs instances dirigeante et organisationnelle ne semble pas non plus plaire aux actuelles directions. Ces dernières ne veulent pas non plus entendre parler de la transparence dans la gestion financière de leurs organisations.
Pour le moment seul l’UNTM, dont le ministre auteur de ce projet était secrétaire général, soutient ce projet. Pour Abdellah Attache, dirigeant du syndicat, «il n’est pas logique que les finances des syndicats restent opaques, alors que les partis politiques et les associations sont tenus de rendre des comptes régulièrement de leur gestion financière». Les autres centrales estiment que par ce projet de réforme, le gouvernement tenterait de «contrôler l’action syndicale». Notons que la première tentative sérieuse de réforme de la loi relative aux syndicats remonte au temps du gouvernement de Driss Jettou (2002-2007). Le gouvernement a élaboré plusieurs moutures qu’il a renvoyées pour avis aux syndicats, mais ces derniers n’y ont jamais donné suite, se contentant de les descendre par voie de presse. Le texte actuellement en cours de finalisation est entre les mains d’une commission spécialisée. Une fois finalisé et validé en conseil de gouvernement, il devra être soumis pour débat et adoption au Parlement et à la deuxième Chambre en premier lieu.
