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Sahara : Plan d’autonomie, une offre jusque-là  inégalée

Depuis que le Maroc a créé l’évènement en soumettant, en 2007, au Secrétaire général de l’ONU l’Initiative marocaine pour la négociation d’un statut d’autonomie de la région du Sahara, la question du Sahara ne cesse de connaître des développements souvent inattendus. Le Maroc, pourtant porteur d’une proposition réaliste et crédible, a dû batailler fort, et continue à  le faire, pour que ce conflit de près de quarante ans trouve une solution.

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ors de la dernière conférence, la 17e des Pays Non-alignés tenue en Algérie, les 28 et 29 mai, Omar Hilal, ambassadeur du Maroc auprès des Nations Unies, le confirme encore une fois : «Il n’y a d’autre véritable et crédible alternative à la solution du problème du Sahara que le plan d’autonomie présenté par le Maroc». Ce ne sont pas que des paroles de circonstance, c’est une conviction pour un pays qui a mis tout en œuvre pour que ce plan soit non seulement l’unique solution, mais aussi transposable à la réalité du terrain et susceptible d’être déployé dès que les parties se seraient mises d’accord. C’est un travail de longue haleine qui suscite, de plus en plus, l’intérêt, voire l’admiration, des observateurs. Cela d’autant que l’offre marocaine est arrivée à un moment où la question souffrait d’un blocage total. Ainsi, et en réponse aux appels du Conseil de sécurité aux parties pour mettre fin à l’impasse politique, le Maroc a soumis, le 11 avril 2007, au Secrétaire général, «l’Initiative marocaine pour la négociation d’un statut d’autonomie de la région du Sahara». Cette initiative est, il faut le préciser, le fruit d’un large processus de consultation nationale et locale, associant les partis politiques, les populations et les élus de la région, à travers le Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes, en vue de recueillir leurs points de vue sur le projet de mise en œuvre d’une autonomie au profit de la région du Sahara. Ce processus de consultation interne a été également complété par des concertations au niveau régional et international, en vue de recueillir les points de vue des pays concernés et intéressés par ce différend régional. Voilà pour la démarche. Quelques années plus tard, et alors que la question, du moins dans les instances de l’Onu, est toujours au même stade, le Maroc, lui, n’est pas resté otage d’une solution qui n’arrive pas. Le processus de régionalisation est enclenché. Une fois mis en œuvre, il permettra d’asseoir des bases solides pour l’implantation du plan d’autonomie. En même temps, le Conseil économique, social et environnemental (CESE), invité à plancher sur un modèle de développement économique des régions du Sud, a exploré toutes les voies, mettant à bas bien des tabous, pour la relance de cette partie du Royaume. Ainsi, le nouveau modèle de développement régional pour les provinces du Sud contenu dans la note de cadrage du CESE, présenté au Souverain début janvier 2013, a suscité des réactions positives dans les capitales des grandes puissances mondiales, où hommes politiques et experts ont salué son caractère visionnaire et sa portée stratégique. Cette initiative met en avant une volonté sincère de résoudre la question du Sahara en garantissant aux populations des provinces du Sud les conditions d’une vie digne et prospère. Mais avant d’en arriver à évaluer la situation économique et sociale et proposer un modèle de développement adapté, le Maroc a œuvré pendant des années pour d’abord doter les régions du Sud d’infrastructures de base, une agence dédiée a même été créée pour accompagner cet effort de développement, l’Agence du Sud, à l’image de l’Agence du Nord qui a accompagné la surprenante métamorphose des régions du nord du Maroc. Sur un autre volet, tout aussi important, que sont la gouvernance locale et les droits de l’homme, les efforts consentis sont indéniables. Ceci en prélude à la mise en œuvre du Plan d’autonomie proposé par le Maroc. Sur ce point il faut dire que la proposition lancée, en 2006, par S.M. Mohammed VI d’octroyer une large autonomie aux provinces du Sud dans le cadre de la souveraineté marocaine aura été certainement une phase charnière dans ce conflit. La riposte adverse qui n’arrive toujours pas à rivaliser avec l’offre marocaine ne fait que renforcer sa crédibilité en tant que meilleure proposition pour en finir avec une situation qui a pénalisé des générations pendant plus de 38 ans.  Car, à défaut d’une contre-offre constructive (s’il en est réellement), la partie adverse a plutôt versé dans la destruction de la proposition marocaine. Ce qui n’a fait que conforter le Maroc dans sa démarche qui s’est révélée jusque-là payante puisque notre pays a pu faire face à toutes les manœuvres hostiles, ourdies bien souvent autour du dossier des droits de l’homme. En ce sens, le Maroc a pu gagner bien des guerres dans la perspective de remporter la bataille finale. La création du Conseil national des droits de l’homme, l’adhésion du Maroc aux principaux instruments et organisations mondiales qui œuvrent pour la préservation des droits de l’homme, l’ouverture du territoire marocain, dont le Sahara, aux enquêteurs et rapporteurs internationaux des droits de l’homme ont une seule signification : le Maroc n’a rien à se reprocher. C’est un travail laborieux certes, mais cela n’a pas empêché le Maroc de s’activer sur d’autres fronts. Il a fallu que ce travail soit suivi d’une action diplomatique d’envergure pour expliquer, convaincre et faire adhérer encore plus d’Etats et d’acteurs internationaux à la position marocaine. Mais cela ne serait pas suffisant si un travail de terrain n’était pas accompli. Il fallait que cet effort soit perceptible aussi au niveau de la population locale, qu’il se reflète dans leur quotidien avec l’amélioration de leur situation économique et sociale. Mais c’est surtout ce revirement d’avril 2013 qui va prouver la justesse de l’approche consensuelle marocaine qui a finalement prévalu. S.M. le Roi est intervenu énergiquement aussi bien auprès des alliés du Maroc, des pays amis qu’auprès des instances onusiennes pour redresser la situation. La proposition américaine, de surcroît, portant sur l’élargissement au contrôle des droits de l’homme à la mission de la Minurso n’est non seulement passée, mais elle a montré combien le Roi est écouté en haut lieu à Washington et à l’ONU. La visite de S.M. le Roi au États-Unis quelques mois après et le communiqué conjoint clôturant cette visite confirment ces égards réservés au Maroc. Le message a été bien reçu. C’est qu’à travers ses interventions à plusieurs niveaux, le Souverain a su faire comprendre à ses interlocuteurs que ce n’est pas tant la mention de la question des droits de l’homme et le souci d’en assurer la protection qui indispose le Maroc, mais l’instrumentalisation que les adversaires du Maroc cherchaient à faire de la Minurso pour détourner la communauté internationale de leurs attitudes obstructionnistes à toutes les ouvertures du Maroc afin de parvenir à une solution juste et équitable, sur la base de la proposition d’autonomie des provinces du Sud, qui reste la seule alternative fiable et crédible pour mettre fin à ce conflit artificiel.