Pouvoirs
Sahara : des contacts «fructueux» avec Horst Köhler
Il ne s’agit pas de négociations…

«Riches» et «fructueuses». C’est ainsi que le ministère des affaires étrangères a qualifié les discussions que la délégation marocaine a eues, à Lisbonne, avec l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU sur le Sahara. Le département des affaires étrangères insiste, encore une fois, sur le fait qu’il «ne s’agit ni d’un processus de négociations ni d’une négociation, mais d’un contact pour discuter de l’évolution du dossier du Sahara marocain». Il a été rappelé que la délégation marocaine s’est rendue à cette réunion avec le référentiel contenu dans le discours du 6 Novembre dernier, et dans lequel le Souverain avait défini le cadre pour la poursuite de ce processus.
Notons que le Maroc ne s’est pas précipité pour rencontrer Horst Köhler à Berlin, où ce dernier a rencontré les délégations du Polisario, de l’Algérie et de la Mauritanie. Ce faisant, le Royaume a évité le piège des négociations indirectes dans lequel les parties adverses avaient tenté de l’entraîner, préférant suivre son propre agenda. Il a de même prouvé qu’en principe, il n’est pas contre le fait de traiter avec Köhler, mais en préservant son droit d’émettre des réserves sur certaines de ses démarches. En clair, le dossier doit être traité au niveau des Nations Unies et non ailleurs, et le Maroc ne doit pas être mis sur un pied d’égalité avec le Polisario. L’ONU aborde, d’ailleurs, le dossier comme un différend entre un État, le Maroc, et une organisation séparatiste, le Polisario, et non entre deux États. En outre, la composition de la délégation marocaine, elle-même, est un message en soi. Pour la première fois, elle comporte deux présidents de région, Sidi Hamdi Ould Errachid de Laâyoune-Sakia El Hamra et Ynja Khattat de Dakhla-Oued Eddahab, deux personnalités élues au terme d’un scrutin régional qui a connu le plus grand taux de participation à l’échelle nationale.
