Pouvoirs
Sahara : beaucoup a été fait, mais rien n’est acquis
En avril, le Maroc s’est réveillé sur une bien mauvaise surprise. La représentation américaine au Conseil de sécurité projette d’apporter un amendement au mandat de la Minurso en y intégrant la mission du contrôle des droits de l’homme.

La décision eut l’effet d’une douche froide pour les autorités marocaines. La diplomatie est en branle-bas, le Souverain intervient pour faire fléchir la position américaine. Les États-Unis ont fini par renoncer à leur proposition. La bataille est gagnée mais pas la guerre. Comme réveillée d’un cauchemar, la diplomatie marocaine passe à l’offensive. Elle multiplie les actions partout dans le monde. Le Roi, encore une fois, signe deux coups de maître, il se rend au Mali pour assister à la cérémonie d’investiture du nouveau président et, par la même occasion, consolider les liens du Maroc avec les autres pays d’Afrique et sa vision de la coopération Sud-Sud.
Peu avant la fin de l’année, c’est par une autre visite, cette fois effectuée aux USA, que le Souverain confirme la portée stratégique des relations entre les deux pays. Le dialogue stratégique entamé entre les deux pays n’en est qu’une manifestation. Les sorties royales, l’action diplomatique offensive avec l’arrivée d’un nouveau tandem à sa tête, la décision de certains pays de geler, reconsidérer ou suspendre leurs relations avec le Polisario, ont eu pour conséquence d’irriter le pouvoir algérien. Ce dernier, dans une énième provocation, donne lecture à une lettre du président algérien lors d’une rencontre sur les droits de l’homme au Sahara qu’il a lui-même initié dans la capitale nigériane Abuja. L’ambassadeur marocain à Alger a été rappelé pour consultations pour signifier le ras-le-bol du Maroc. Ce n’est pas tout, et comme à chaque occasion où l’envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU passe par le Maroc et ses provinces du Sud, il est accueilli par des troubles dans les principales villes. Ce qui est loin d’être une coïncidence. La main du Polisario et les pétrodollars algériens sont certainement pour beaucoup dans cet accueil bien particulier. Bien des coups bas que le Maroc ne continuera certainement pas à encaisser, il est peut-être temps d’en rendre.
