Pouvoirs
Politique Migratoire : La société civile mise à contribution
La nouvelle politique de l’immigration et de l’asile intègre le tissu associatif dans l’accompagnement des migrants. Les conditions d’éligibilité des associations sont draconiennes.

Dans le cadre de la nouvelle politique de l’immigration et de l’asile, la société civile a été mise à contribution. En effet, la stratégie nationale menée par le ministère chargé des MRE et des affaires de la migration privilégie l’approche participative. Et ce, par le biais d’un partenariat précis et bien déterminé avec le tissu associatif qui contribue à l’accompagnement des migrants.
Ainsi, le département de Anis Birou lance chaque année un appel à projets relatifs à l’accompagnement juridique et l’intégration sociale des migrants et réfugiés résidant au Maroc. Pour l’année 2016, l’appel à projets cible trois types de population : les enfants et jeunes immigrés en situation vulnérable, les femmes laissées pour compte et notamment victimes de trafic et de traite des êtres humains et enfin les immigrés et réfugiés en situation précaire en besoin d’accompagnement juridique et humanitaire. Les projets éligibles doivent impérativement s’inscrire dans des domaines bien délimités. En premier lieu, on retrouve l’assistance sociale et humanitaire des migrants. Celle-ci vise l’éradication de la vulnérabilité de leurs conditions de vie, l’aide humanitaire et l’accompagnement social et médical de cette population qui se trouve très souvent en position difficile. On retrouve ensuite l’accompagnement juridique des migrants. Ce programme a pour objectif de fournir l’assistance et l’orientation juridique aux franges les plus fragiles de migrants, notamment celles en proie au trafic et à la traite des êtres humains. Mais aussi le renforcement des aptitudes de toutes les parties prenantes dans la défense des droits des migrants, surtout dans l’exposition et la diffusion de leurs droits et règlements.
Outre la délimitation du domaine d’activité, le ministère a également exigé des associations éligibles à l’appel à projet d’être dotées d’une expérience dans les domaines précités d’accompagnement juridique et d’assistance sociale et humanitaire, sans compter la démonstration des capacités d’encadrement des jeunes à l’échelle nationale ou régionale.
Critères de gouvernance, d’expérience et de gestion
La deuxième expérience exigée relève de la gestion des projets et enfin une connaissance des attentes des immigrés et réfugiés et leurs familles qui résident dans le lieu d’intervention de la future association. Le ministère a en outre fixé des critères de sélection relatifs aux associations et aux projets. Les associations sont d’abord choisies suivant l’échelle de leur intervention (locale, régionale, nationale/rurale, urbaine, périurbaine) et en fonction de la disponibilité ou non d’un local si nécessaire. La gouvernance tient également une place prépondérante. Cela comprend le respect des dates d’assemblées générales, le calendrier des réunions ainsi que la prise de décisions. Côté managérial, le ministère prend en considération la capacité de l’association à gérer le projet, son expérience et ses réalisations antérieures, ses ressources humaines et financières et ses compétences logistiques. Les projets doivent pour leur part converger avec les programmes du ministère (relatifs à l’intégration des migrants). Ils doivent également disposer de partenaires institutionnels, hors ministère. Au final, la durabilité du projet doit être garantie ainsi que la part de la participation de l’association et des autres partenaires. L’appel à projets a été clôturé le 1er août 2016. La sélection est en cours.
