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Pouvoirs

PJD : si nous étions au gouvernement…

Programme économique et social : pas d’idées précises sur les mesures à prendre. Le PJD n’est pas encore prêt à gouverner.
Alcool, jeux de hasard, casinos… : la loi doit être appliquée et si le Parlement en légalise l’usage et/ou la consommation, l’avis de la majorité prévaudra.
Intérêts bancaires, «zakat» : seul le conseil des ouléma est habilité à se prononcer. Le PJD est avant tout un parti politique.
Le hijab, une obligation ? Le PJD est contre l’obligation du port du hijab comme il est contre son interdiction.

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Saâd Dine El Otmani a été triomphalement porté à la tête de son parti lors du cinquième congrès du PJD, en avril dernier. Le profil politique de ce psychiatre n’a rien à voir avec les figures de proue idéologiques du PJD. L’homme n’a ni la légitimité historique d’un Mohamed Yatim ou d’un Abdallah Baha, ni la popularité de Mustapha Ramid ou de Abdelilah Benkirane, affirme un islamologue.
Rassurant, modéré, pacifique et homme de dialogue, cet Amazigh de 48 ans, natif du Souss profond, est un pragmatique. Pour lui, le PJD est un parti politique comme les autres. À aucun moment, durant cette interview de deux heures, le mot “Charia” n’a été prononcé. Sur toutes les questions, M. El Otmani a campé le personnage de l’homme politique avec un message clair : je ne veux pas empiéter sur le terrain des ouléma. Et de fait, M. El Otmani distingue résolument le politique du religieux. Le nouveau chef du PJD en étonnera plus d’un par ses prises de position, inhabituelles chez un dirigeant de parti qualifié d’islamiste.

La Vie éco : Si le PJD était appelé à gouverner en 2007, à quels changements faudrait-il s’attendre ?
Saâd Dine El Otmani : Cela dépendra des résultats de ces élections. Si le PJD est un fervent partisan du scrutin proportionnel de liste, c’est justement pour éviter qu’un seul parti ne puisse remporter une majorité écrasante. Et puis, un parti, quel qu’il soit, ne peut gouverner seul. Il doit gouverner avec S.M. le Roi et sous sa direction. De plus, les prérogatives constitutionnelles du Souverain et sa personnalité permettent de prévenir les risques de dérives possibles. C’est cela qui assure la stabilité au régime politique marocain.

Et les alliances possibles ? Y a-t-il un parti avec lequel vous refuseriez de vous asseoir à la même table ?
Nous n’avons pas encore de réponse tranchée à cette question. Mais de toute manière, le conseil national du parti prendra la décision appropriée au moment opportun. Quant à la deuxième question, nous n’excluons aucun parti des alliances possibles.

Lors de la constitution des majorités communales en septembre 2002, vous avez contracté des alliances avec presque toutes les composantes de l’échiquier politique…
La gestion de la cité est essentiellement une affaire de personnes. Nos alliances ont été conclues avec des personnes compétentes et qualifiées pour gérer sainement et efficacement les villes du pays, indépendamment de leur appartenance partisane.
C’est ce qui explique notre alliance avec des élus appartenant à tel parti dans telle commune et le rejet d’une telle alliance avec des élus du même parti dans une autre commune. Nous avons opté pour cette démarche parce que les dérapages et les dérives constatés dans la gestion des communes ont été le fait d’édiles communaux provenant de tous les partis politiques. Donc, aucun parti n’a été a priori et par principe totalement exclu de nos alliances.

Quelles seraient les grandes lignes du programme économique que vous mettriez en œuvre si vous étiez à la tête du gouvernement ?
Les deux axes de ce programme, comme cela est indiqué par le nom de notre parti, sont le développement économique et la justice sociale. De là découlent nos priorités pour la période actuelle.
La première priorité serait la réforme politique. Elle comporte deux volets essentiels. D’abord, l’adoption de la loi sur les partis pour moderniser et rationaliser le paysage politique national. L’expérience a en effet démontré que le maillon le plus faible dans la transition démocratique au Maroc réside dans la faiblesse des partis politiques (représentativité populaire, transparence dans la gestion financière, démocratie interne).
Le deuxième volet, ensuite, concerne l’organisation d’élections transparentes et honnêtes en 2007, dépassant les dysfonctionnements et imperfections des législatives de 2002 : refonte des listes électorales, adoption de la carte d’identité nationale pour l’inscription sur les listes et pour le vote, maintien du scrutin proportionnel de liste et augmentation du seuil électoral de 3% à 5%… Sans parler, évidemment, d’un meilleur respect des libertés publiques et des droits de l’Homme.

Et la justice sociale ?
Nous visons la réduction des disparités sociales entre les individus, les couches sociales et les régions. Sur ce chapitre, il est inconcevable qu’au seuil du XXIe siècle, le régime des privilèges (agréments) et le système de rente puissent encore exister dans notre pays.
L’Etat justifie ces privilèges par une approche sociale. Cette approche-là ne peut que générer les effets inverses de ceux qui sont recherchés. Cela conduit au télescopage entre la logique économique, fondée sur la compétitivité et la performance, et la logique d’assistance sociale. Si l’Etat cherche à développer une action d’assistance des couches sociales déshéritées, elle devrait l’être à part et sans confusion des genres. Autrement, cette assistance profite surtout aux couches sociales qui ne sont pas dans le besoin. Pire, ce sont les privilégiés et les rentiers qui ont toujours bénéficié en premier de l’action d’assistance sociale de l’Etat.
Je salue d’ailleurs la création de deux systèmes distincts de couverture médicale : l’AMO (pour ceux qui peuvent payer) et le RAMED (pour les démunis) qui va dans le sens de la distinction entre la logique économique et celle de l’assistance sociale. Enfin, la justice sociale passerait également par une fiscalité plus équitable.

Qu’entendez-vous par fiscalité plus équitable ? Un impôt sur la fortune par exemple ? A partir de quel niveau de revenu ?
Je n’ai pas de réponse maintenant à une question aussi précise. Je ne présente, ici, que les orientations générales, mais il devrait exister un impôt sur la fortune, et le Maroc n’est pas le seul pays qui appliquerait une telle mesure. Nous sommes également favorables à un allègement de la pression fiscale par un élargissement de l’assiette de l’impôt. Une fiscalité plus équitable ne signifie pas qu’il faille augmenter les impôts. Ne dit-on pas que «trop d’impôts tue l’impôt» ? Au contraire, le renforcement de la compétitivité de l’économie nationale nécessite plutôt un allègement de la pression fiscale sur les entreprises.

Tous les Marocains sont pour l’allègement de la pression fiscale en élargissant l’assiette de l’impôt… Mais si vous défendez l’élargissement de l’assiette par la refiscalisation de l’agriculture, là c’est différent. Dans ce domaine, il faut être précis…
Prenons un exemple. Nous avons mené une enquête dans une ville dirigée par le PJD ; nous avons été effarés par ce que nous avons découvert en matière de recouvrement des impôts. Nous avons simplement encouragé les fonctionnaires municipaux, par la rationalisation de leur travail et essentiellement par des incitations d’ordre moral, à améliorer le taux de recouvrement des impôts locaux. Conséquence : l’excédent du budget municipal a doublé.
Donc, un meilleur recouvrement de l’impôt, sa rationalisation et sa simplification conduisent à une efficacité plus grande. Pour ce qui est de l’agriculture, il serait tout à fait faux de prétendre que l’agriculture est défiscalisée. Elle s’acquitte de nombreux impôts indirects.

Mais les agriculteurs ne paient pas d’impôts directs (IS)…
Oui, c’est vrai, mais ils s’acquittent déjà d’impôts indirects. Avant de songer à imposer des impôts directs, il faudrait mener une étude très fouillée et mettre en œuvre une réforme globale de la fiscalité (simplification, rationalisation, élargissement, meilleur recouvrement…).

Votre programme demeure imprécis. Vous n’êtes donc pas en mesure de gouverner aujourd’hui…
(Long silence)… Vous parlez de mesures précises à prendre, nos experts peuvent en élaborer.
Pour revenir à l’impôt, il ne faut pas qu’il soit perçu comme une sanction, mais plutôt comme un moyen de mise en œuvre de la solidarité sociale, voire d’un minimum de justice sociale. Le fortuné devrait comprendre qu’une pauvreté extrême n’est pas dans son intérêt. Si le pouvoir d’achat de larges couches de la population est nul, les entreprises ne trouveront pas d’acheteurs solvables pour leurs produits. La paupérisation entraîne le rétrécissement du marché intérieur, ce qui se répercute sur la production nationale.

Toujours dans l’hypothèse où vous seriez au gouvernement, pousseriez-vous au réaménagement du système bancaire dans le sens de l’interdiction du système d’intérêt qui, selon la vision du PJD, relève du «riba» ?
Notre vision dans ce domaine sera présentée à l’opinion publique lors du débat parlementaire sur la loi bancaire actuellement examinée par le Parlement.

Mais encore ?
L’économie marocaine n’est pas une île isolée au milieu de l’océan. Notre pays est intégré dans le système financier international et l’économie mondiale, il serait donc absurde de demander l’interdiction des intérêts bancaires dans ces conditions.
Mais ce que nous avons toujours demandé, et que nous demandons toujours, c’est d’ouvrir le système bancaire national à d’autres modes de financement comme celui du capital-risque entre autres. À notre avis, le problème de ce système, c’est son absence d’ouverture et non pas les intérêts bancaires. D’ailleurs, l’un des bienfaits des accords de libre-échange que le Maroc a conclus réside, entre autres, dans cette incontournable ouverture du système bancaire.

Les membres du PJD refusent-ils de contracter des crédits bancaires à cause du «riba» ?
La plupart de nos membres le refusent effectivement. Mais ils recourent à d’autres modes de financement. Pour ma part, j’ai acheté ma voiture en leasing.

Et les banques islamiques ?
Lorsque ce sera autorisé par la loi marocaine, des banques dites islamiques pourront alors être créées. Après tout, qu’est-ce qu’une banque dite islamique, si ce n’est un système de capital-risque, qui existe d’ailleurs dans beaucoup de pays occidentaux ? Il faut simplement étudier son intérêt pour l’économie marocaine.
Comment définissez-vous le «riba» ? taux usuraire ou intérêt bancaire de manière générale ?
C’est aux Conseils des ouléma de répondre à ce genre de questions.

En tant que parti à référentiel islamique, avez-vous des propositions spécifiques pour lutter contre le chômage ?
Pour le phénomène du chômage, tout comme pour celui de l’investissement ou pour toute autre question relative à l’économie moderne, les solutions sont universelles (le rapport chômage-investissement-réformes administrative, judiciaire, etc). Sommes-nous capables de les appliquer ? Là est la question.
Nous ne prétendons pas que l’apport du PJD en matière économique sera hors du commun, notre contribution portera surtout sur la détermination de l’ordre des priorités, la fermeté de la volonté politique et le sérieux de l’approche.

Qu’en est-il de la «zakat» ? Etes-vous pour son incorporation dans le système fiscal national ?
Non, nous ne sommes pas pour l’intégration de la zakat dans le système fiscal national, mais plutôt pour sa réglementation. Déjà que les pouvoirs publics ont du mal à assurer le recouvrement des impôts, ce serait encore plus difficile avec la zakat.
Quant à l’actualisation, à la réglementation, à la collecte et à l’affectation de la zakat (ou d’une partie), c’est au Roi, en sa qualité d’Amir al Mouminine, et au Conseil supérieur des ouléma qu’il revient de trancher.

Le PJD n’a donc pas de programme économique islamique ? Existe-t-il un tel programme ?
Notre programme est politico-économique.

Ne doit-on pas s’attendre de la part d’un parti à référentiel islamique affiché à une certaine spécificité en la matière ?
L’islam n’est pas seulement le référentiel de notre parti, c’est le référentiel premier de l’Etat marocain. Quant au PJD, il considère ce référentiel comme un ciment idéologique pour le peuple marocain. C’est un puissant vecteur de mobilisation politique et sociale. Les Marocains seront plus sensibles aux valeurs démocratiques déclinées selon des figures ou des situations historiques islamiques plutôt qu’en se référant à Montesquieu ou à Rousseau.

Que proposez-vous pour l’enseignement ?
Une Charte nationale de l’éducation-formation est entrée en vigueur depuis l’an 2000. Cette charte est le fruit d’un large consensus national. Nous y avons contribué comme toutes les autres composantes socio-politiques du pays. Il faut maintenant veiller à son application et l’entourer de toutes les chances de succès.
Les deux questions véritables relatives au système éducatif national auxquelles il faudrait répondre sont les suivantes : ce système est-il adapté aux besoins du marché et de la société ? Est-il de qualité et compétitif ?

Et la question de l’arabisation ?
Sur la question de la langue d’enseignement, les choses sont limpides. Dans le monde entier, l’enseignement est dispensé dans la langue officielle du pays. Donc, cela devrait être le cas au Maroc avec la langue arabe. Mais sur le plan pratique, il faudrait que l’ouverture sur la première langue étrangère soit maintenue.
Mais sur ce sujet, comme sur les autres, nous ne sommes pas partisans de la logique du tout ou rien ! L’arabe et l’amazigh devraient être les premières langues d’enseignement du pays. Ensuite, en raison de relations historiques et culturelles évidentes avec la France, le français devrait être la première langue étrangère dans le système éducatif national, sans oublier l’anglais en tant que langue essentielle de la recherche scientifique.

Seriez-vous pour la gratuité totale dans l’enseignement, et particulièrement à l’université ?
Je crois que c’est un faux problème car tous les Marocains qui ont les moyens financiers de payer l’instruction de leurs enfants le font déjà et les scolarisent hors du système éducatif national. Le problème n’est donc pas la gratuité mais la qualité de l’enseignement prodigué par l’école publique et par voie de conséquence l’attractivité et la compétitivité de cette école.
Ceci étant dit, lorsqu’on parle de la gratuité de l’enseignement, c’est à l’université qu’on pense. Quant au primaire et au secondaire, ce serait absurde d’envisager la fin de la gratuité parce que cela entre en contradiction avec le principe de la généralisation de l’enseignement et de la lutte contre l’analphabétisme.

Le Maroc produit des boissons alcoolisées, les Marocains en consomment… Si vous étiez à la tête du gouvernerment, interdiriez-vous cela ?
La loi interdit la vente de boissons alcoolisées aux Marocains musulmans. Nous demandons simplement l’application de la loi et rien que la loi.

Et cette loi, la feriez-vous appliquer rigoureusement ?
C’est le ministère de l’Intérieur, département de souveraineté, qui a le devoir de faire appliquer la loi dans ce domaine. Vous savez, le PJD n’est pas une police des mœurs et la loi ne peut tout régler, ni résoudre tous les problèmes. De plus, les phénomènes sociaux ne peuvent pas être traités uniquement par des moyens juridiques ou répressifs, il faut recourir essentiellement à des remèdes sociaux par le biais de l’information et de la sensibilisation.
C’est une entreprise de longue haleine qui exige l’intervention des instruments de socialisation : la famille, l’école, la mosquée, les médias pour informer, sensibiliser et encadrer le citoyen. Les approches éducatives, sociales et culturelles sont incontournables. Il s’agit donc d’une dynamique sociétale.

Et pour les casinos ?
Nous faisons le même raisonnement : appliquer la loi. Nous sommes franchement contre l’ouverture des casinos au Maroc.

Puisque vous êtes contre les jeux de hasard, quelle est votre position par rapport au loto, loterie nationale…, qui sont gérés par des sociétés étatiques ?
Comme pour les casinos, nous voulons que la loi soit appliquée. De toute manière, c’est aux Conseils des ouléma de se prononcer sur le caractère licite ou illicite en islam de ce genre d’activités.
D’ailleurs, ce n’est pas un homme de religion ou un alem qui répond à vos questions, mais le secrétaire général d’un parti politique. Je n’ai pas à empiéter sur le territoire des ouléma. Notre discussion est politique et non point religieuse.

Et si le Parlement vote une loi autorisant l’ouverture de casinos pour encourager le tourisme ?
Evidemment que nous voterons contre, mais nous respecterons la loi. C’est l’essence même du jeu démocratique. D’ailleurs, pour tous les projets de loi ayant une charge religieuse (casinos, alcool, IVG…), le Parlement devrait solliciter l’expertise religieuse du Conseil des ouléma et se fonder dessus pour trouver le compromis acceptable. Au Maroc, c’est Amir Al Mouminine qui garantit la conformité des lois avec le référentiel islamique de l’Etat.

La presse proche du PJD tire souvent à boulets rouges sur l’usage du préservatif, considéré comme une incitation à la débauche, tout comme sur l’utilisation des moyens contraceptifs ou sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG)… Quelle est votre attitude quant à ces questions ?
Il y a des choses qui sont d’une évidence aveuglante. Je suis médecin de profession, et j’ai prescrit, pendant des années, l’usage des contraceptifs, des préservatifs et de l’IVG… Il est absurde de me poser ces questions. Moi-même, je n’ai que trois enfants, comment pensez-vous qu’on limite les naissances si ce n’est en recourant aux moyens contraceptifs ?

Quelle est votre position vis-à-vis de la mixité dans les lieux publics ?
Pour le PJD, cela ne pose pas problème. Vous n’avez qu’à assister aux réunions internes du parti. Elles sont toutes mixtes.

Et le hijab ?
Nous sommes contre l’obligation du port du hijab, et contre son interdiction. Nous sommes favorables à la liberté dans ce domaine.

Qualifiez-vous Oussama Ben Laden de terroriste ?
Oui, il l’est puisqu’il assume la responsabilité de ses actes à travers ses messages médiatiques. Bien avant le 16 mai 2003, nous avions condamné les attentats du 11 septembre 2001, ainsi que leurs auteurs et leurs commanditaires.

Avez-vous un simple programme de gouvernement ou défendez-vous plutôt un projet de société ?
Nous défendons un projet de société.
Quels en sont les traits saillants ? Etes-vous pour l’instauration d’un Etat islamique ?
Nous n’avons pas à l’édifier puisqu’il existe déjà. La Constitution elle-même affirme que le Maroc est un Etat islamique. En tant que parti politique, le PJD participe à tous les chantiers de la réforme, y compris celui de la société. D’ailleurs on ne peut concevoir une véritable réforme politique sans songer à réformer la société. Exemple : la construction de la démocratie ne passe pas uniquement par les procédures électorales, c’est aussi une culture (pluralisme, acceptation de la différence) et des comportements à intégrer et à enraciner dans la société.

Où réside alors l’apport du PJD à la vie politique nationale ?
Il réside dans la réaffirmation du référentiel islamique de l’Etat, de la classe politique et de la société. Il est aussi dans le renforcement et l’encouragement de la participation politique populaire. Il réside également dans l’engagement à réinjecter les valeurs de l’efficacité et du sérieux dans l’action partisane (réhabilitation de l’engagement) et dans la vie politique nationale.
Par son fonctionnement démocratique interne, le PJD participe aussi à promouvoir les valeurs du respect de l’autre, de la gestion de la différence, du renouvellement régulier de ses instances par des votes secrets et honnêtes. Dans la gestion de ses finances, notre parti essaie d’être au-dessus de tout soupçon. Nos recettes et nos dépenses sont dûment certifiées par un auditeur indépendant. Toutes les transactions entre le siège et les régions se font par virements bancaires.
Enfin, par notre action, nous contribuons également à restaurer la confiance entre les citoyens et les partis politiques et à réhabiliter l’action politique dans toute sa noblesse. Voilà notre ambition : mobiliser notre peuple pour mettre en œuvre la réforme dans tous les domaines

Saâd dine El otmani n Secrétaire général du PJD
L’Etat justifie les privilèges et les rentes par une approche sociale. Si l’Etat cherche à développer une action d’assistance des couches sociales déshéritées, elle devrait l’être à part et sans confusion des genres. Autrement, cette assistance profite surtout aux couches sociales qui ne sont pas dans le besoin.

«Un parti, quel qu’il soit, ne peut gouverner seul. Il doit gouverner avec S.M. le Roi et sous sa direction.»

Le PJD n’est pas une police des mœurs et la loi ne peut tout régler. Les phénomènes sociaux (alcool, jeux de hasard…) ne peuvent être traités uniquement par des moyens répressifs. Il faut recourir à des remèdes sociaux par le biais de l’information et de la sensibilisation.

Dans le monde entier, l’enseignement est dispensé dans la langue officielle du pays. Donc, cela devrait être le cas au Maroc avec la langue arabe. Mais sur le plan pratique, il faudrait que l’ouverture sur la première langue étrangère soit maintenue.