Pouvoirs
PJD : Benkirane reconnaît la crise et prépare un 3e mandat
Il affirme ne pas avoir l’intention de baisser les bras.C’est une évidence, le PJD vit une crise. «C’est même la pire des épreuves que nous avons connues depuis que nous n’étions qu’une association de prédication. Et certains parmi nous trouvent encore une raison de s’en réjouir», affirme Abdelilah Benkirane dans une longue intervention prononcée, le 1er juillet, devant les élus locaux du parti et diffusée mercredi.

Benkirane, qui affirmait qu’il n’allait pas baisser les bras, maintient incertaine son éventuelle reconduction à la tête du parti. Il affirme vivre les derniers moments en tant que responsable du parti, «à moins qu’advienne un changement inattendu». Ce qui est sûr, soutient-il, c’est qu’il ne va pas prendre sa retraite politique, mais il ne s’est pas encore fixé la nature de l’activité qu’il entend exercer à l’avenir au sein du parti. Pourtant, il a bien pris soin d’intégrer quatre de ses proches, dont l’ancien président du MUR, au secrétariat général lors de sa dernière réunion. Benkirane voulait en fait coopter six membres, comme le lui permettent les statuts du parti, mais le «clan» des ministres s’y est opposé. Ils ont brandi leur veto face aux députés Amina Mae El Ainine et Mohammed Kheyi. Ce faisant, Benkirane a réussi à se constituer une majorité confortable au sein de l’organe exécutif du parti. Ce qui lui permettra de faire passer, sans grand problème, des projets d’amendement des statuts et pouvoir ainsi briguer un troisième mandat. Le secrétariat général ne s’est réuni que trois fois depuis mars dernier, alors que la fréquence de ses réunions était hebdomadaire. Et contrairement aux usages, les deux dernières réunions n’ont pas été sanctionnées par un communiqué officiel. Benkirane, affirme une source du parti, a toujours refusé de cautionner, par écrit, l’appui du parti au gouvernement et dénoncer la campagne de dénigrement dont font l’objet certains de ses membres.
