Pouvoirs
PJD : Benkirane face au MUR…
Les préparatifs du congrès prévu les 9 et 10 décembre sont lancés.

Deux mois avant le congrès, un 3e mandat du secrétaire général sortant semble de plus en plus compromis. Après le «clan des ministres» qui s’oppose catégoriquement, mais sans l’affirmer officiellement, à la reconduction de Benkirane, c’est au tour du MUR, du moins les personnes les plus influentes du mouvement, de se ranger contre cette option. Le mouvement a, certes, l’habitude de se présenter comme «allié stratégique» du parti, mais son influence sur les grandes décisions du PJD, dont aujourd’hui la question de l’amendement des statuts, est incontestable. Et aujourd’hui, les anciens dirigeants, Ahmed Raissouni et Mohamed El Hamdaoui, le numéro deux M’hammed El Hilali et l’éminence grise Mohamed Jabroune se sont tous déclarés contre la reconduction d’Abdelilah Benkirane à la tête du parti. Pour ces membres influents du MUR, cette réélection pourrait être interprétée comme une volonté de confrontation, compromettrait la position du MUR et du PJD et risquerait de les isoler politiquement. En plus des militants qui dansent sur les deux registres, à la fois membres du parti et du MUR, le mouvement, en tant que matrice idéologique du parti, garde une ascendance sur l’écrasante majorité des membres du PJD. Il aura donc son mot à dire lors du congrès.
Concernant ce dernier, qui aura lieu les 9 et 10 décembre, les préparatifs vont bon train. Le conseil national vient de fixer le nombre des congressistes élus à 1 500 désignés dans les 12 régions en plus de 60 nommés par les antennes du parti à l’étranger, principalement en Europe. En plus des membres élus, il faut compter également les membres du conseil national, les élus des deux Chambres, les présidents de communes et d’arrondissements. Ce qui porte le nombre des congressistes à près de
2 400 dont un grand nombre sont redevables, d’une manière ou d’une autre, au secrétaire général sortan.
