SUIVEZ-NOUS

Pouvoirs

Mécontentement au Mouvement populaire

Conséquence de l’élection du nouveau bureau politique issu de la fusion : une députée harakie passe au PPS et la grogne s’amplifie parmi les élus

Quel sera le prix politique de la fusion du MP, MNP et UD ?

Publié le


Mis à jour le

Guejmoula Bent Abbi, députée harakie notable, a été élue le 7 mai au bureau politique… du Parti du progrès et du socialisme. La nouvelle est tombée comme un coup de semonce mais la surprise a été plus dans le calibre de la personne que dans le geste lui-même. Les Harakis vont-ils perdre leurs députés mécontents au profit de la concurrence ? Ont-ils raté leur fusion ? « Il n’y a rien de tout cela, c’est juste que cette dame n’a pas accepté de ne pas être nommée membre du bureau politique, […] et qu’elle a démissionné», explique Halima Assali qui, elle, en fait désormais partie.
Entamée après des années de négociations, la fusion du Mouvement populaire, du Mouvement national populaire et de l’Union démocratique fait face à  de nouvelles difficultés. Après les volte-face de Mahjoubi Aherdane, le remplacement de Bouazza Ikken par Mohamed Fadili, et le refus des chefs de groupe au Parlement de fusionner leurs formations, le tout dernier épisode des malheurs de la Haraka aura surgi à  retardement, après l’élection du bureau politique et du comité central du parti, à  Fès, 29 mars dernier.

L’exercice s’annonçait compliqué : des trois bureaux politiques originaux, il fallait en constituer un nouveau de 24 sièges seulement. Rien d’étonnant dans ce cas à  ce que la sélection fasse des mécontents parmi les membres de bureaux qui allaient perdre leur statut mais aussi chez les nombreux parlementaires qui souhaitaient y gagner un siège.

«Ils sont 140 à  vouloir intégrer le bureau politique»
«Ils sont 140 aujourd’hui à  vouloir intégrer le bureau politique, alors qu’ils sont déjà  ès qualité dans le comité central. C’est infaisable», proteste Saà¯d Ameskane, architecte de la fusion, très critique à  l’égard de l’attitude des candidats. «Nous avons levé la séance à  onze heures du matin pour la reprendre à  19h, donc ils ont eu le temps de faire la liste qu’ils voulaient», explique-t-il, insistant sur le fait que le processus s’était déroulé dans les règles. En effet, le règlement intérieur devant être déterminé après l’élection du bureau politique, M. Ameskane avait présenté un document précisant les conditions à  remplir pour présenter une candidature, spécifiant que celles-ci avaient été votées à  l’unanimité. «Les conditions, c’était un minimum d’ancienneté de cinq ans. Nous avons aussi exigé le niveau d’instruction du secondaire. On ne peut pas descendre plus bas», précise-t-il.

Des sièges pour des ministres, un maire et des personnalités
La situation était d’autant plus compliquée qu’il allait falloir garder un équilibre au niveau du poids des anciens partis tout en incluant les personnalités-clés, notamment les membres du gouvernement, et présenter des profils qui allaient mettre en valeur l’image du parti à  l’approche des élections. Ainsi, les ministres Saà¯d Oulbacha, Mustapha Mechahouri, Mohamed Mohattane et Mohamed Boutaleb, le maire de Rabat, Omar Bahraoui ou encore des personnalités sahraouies, comme Sidi Mokhtar El Joumani ne pouvaient pas être écartées à  la légère.

La colère finira-t-elle par retomber chez les Harakis ? «Jusqu’à  présent, nous n’avons pas reçu d’autres lettres de démission à  part celle de Mme Guejmoula», tient-on à  préciser au sein du Mouvement populaire. Soit, mais le mécontentement est perceptible.
Affaire à  suivre.