Pouvoirs
Marchés publics, foncier de l’Etat et fiscalité… Laftit rassure le secteur privé
Le ministre de l’intérieur s’est solennellement engagé à ce que le foncier de l’Etat soit exclusivement réservé à l’investissement.
Il y a quelques jours, lors de sa rencontre avec les membres de la CGEM autour du projet de Loi de finances 2020, le ministre de l’intérieur, Abdelouafi Laftit, avait tenu un langage franc, direct et même très engagé. Certes, les médias, et l’opinion publique ont presque exclusivement focalisé sur un sujet en particulier, à savoir la réforme des Centres régionaux d’investissement (CRI), parce que très attendu et plus spectaculaire. Mais le fait est que, dans ses échanges avec le secteur privé, le ministre de l’intérieur a livré des réflexions, même si elles sont passées inaperçues, sur d’autres questions hautement importantes pour le privé. La première concerne la transparence en matière de commande publique, le ministre reconnaissant ouvertement que «les textes actuels réglementant les marchés publics ne permettent pas de faire confiance les uns aux autres ni de favoriser l’entreprise marocaine et encore moins d’accélérer le processus d’investissement». Pour M. Laftit, «ces textes créent des suspicions autour des personnes et autour de l’Administration». Voilà qui est dit et, de surcroît, par le ministre de l’intérieur himself. C’est dans cet esprit, probablement, que le gouvernement a lancé une réforme en profondeur des textes des marchés de l’Etat.
Au même titre que la commande publique, le foncier constitue un des leviers de l’investissement. Or l’Etat étant lui-même le plus grand propriétaire du pays, le foncier public peut jouer un rôle de catalyseur, à condition de savoir bien l’utiliser. Et c’est dans ce sens que, se confiant aux membres de la CGEM, le ministre de l’intérieur s’est solennellement engagé à ce que le foncier de l’Etat soit exclusivement réservé à l’investissement, en indiquant que les équipes du ministère travaillent activement «avec toutes les régions afin de mettre à la disposition des investisseurs le foncier au minimum de prix possible».
Enfin, comme une discussion avec le privé n’aurait pas pu faire l’impasse sur la question fiscale, chère aux patrons, le ministre de l’intérieur n’a pas omis de soulever l’épineuse question de la fiscalité locale qui relève éminemment de son département. Sur ce registre, Abdelouafi Laftit n’a pas non plus mâché ses mots en rappelant que la réforme est en cours, tout en reconnaissant sa difficulté dans la mesure où, pour lui, «il n’est pas évident d’un côté de simplifier ces taxes et soulager le contribuable et, de l’autre, d’assurer le minimum de financement aux différentes actions des collectivités locales qui ont aujourd’hui besoin de beaucoup d’argent pour faire fonctionner nos villes». Mais avec tout cela, l’engagement est pris et sera honoré, a rassuré Abdelouafi Laftit. «La réforme est en cours et on sera au rendez-vous». Dont acte.