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Mais quelle mouche a encore piqué le PJD ?

Il laisse entendre que ce sera incontestablement lui le vainqueur des législatives de 2021.

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PJD Politique

Ce n’est pas la première fois que le PJD fait allusion à la «manipulation» des élections. Mais que le parti qui dirige le gouvernement insiste de nouveau sur cette question de transparence des élections, tranchée depuis longtemps, cela relève de la mauvaise foi. Le chef du gouvernement, également secrétaire général du PJD, a, en effet, soutenu devant les membres de son parti, le 9 mars à Rabat, que ce dernier serait vainqueur des élections de 2021. Et, a-t-il laissé entendre, si un autre parti prétend les remporter, c’est qu’il compte certainement sur une intervention de l’Administration. Le PAM, bien qu’il ne soit pas directement visé par les propos du chef du gouvernement, ne s’est pas fait prier pour réagir. Le député Abdellatif Ouahbi, également ancien chef du groupe parlementaire du parti, s’est donc empressé d’adresser une question écrite au chef du gouvernement qu’il a interpellé sur deux points. D’abord sur les «mesures» qu’il compte prendre pour que les prochaines législatives «se déroulent dans des conditions démocratiques et transparentes». Ensuite, sur «les procédures légales et judiciaires» que le chef de l’Exécutif compte mettre en place «pour signaler le crime de falsification» qui, selon lui, aurait lieu lors des prochaines élections.

Des pressions sur l’Administration

Une semaine après la sortie d’El Othmani, c’est au tour du ministre d’Etat chargé des droits de l’Homme, Mustapha Ramid, de tenir presque les mêmes propos. L’ancien ministre de la justice qui intervenait, le 17 mars, dans une réunion tenue à Casablanca, soutient qu’«il n’y a malheureusement pas de parti capable de concurrencer le PJD». Et de s’interroger : «Comment un parti qui est arrivé quatrième fera-t-il pour remonter à la première position ? Et pourquoi le PJD perdrait-il sa première place ?».

Un peu plus tard, le numéro deux du parti, Slimane El Omrani, a pris le relais de Ramid à Khouribga, son fief électoral. «L’observateur du dynamisme que connaît le paysage politique national peut être surpris de voir que certains partis se préparent prématurément aux élections», a-t-il affirmé.
Lahcen Daoudi leur emboîte le pas en affirmant, cette fois à Agadir, que la première place est réservée pour le PJD. Point, c’est tout. Pour lui, «il n’y a aucun parti capable de déloger le PJD de la première place». Tous les autres partis ne peuvent venir qu’après lui. A entendre ces dirigeants du parti islamiste, c’est cette nuit du 7 au 8 octobre 2016 qui remonte à la surface.

Alors que le ministère de l’intérieur s’apprêtait, ce jour-là, à annoncer les résultats, la direction du PJD est apparue au complet, y compris le ministre de la justice d’alors, censé pourtant être aux côtés de celui de l’intérieur, devant les caméras pour annoncer les résultats de ces élections. Le message qu’ils voulaient faire passer est : si un autre parti est annoncé vainqueur, c’est que les résultats seraient certainement truqués. Cette offensive a tout l’air d’une tentative de pression sur les adversaires politiques et l’Administration.