Pouvoirs
Lois électorales, un débat avant l’heure ?
Le changement du système électoral de nouveau pointé du doigt.
D’habitude, ce genre de débat n’est soulevé qu’à la veille des élections. Quelques rounds de négociations avec le ministère de l’intérieur, généralement en deux temps.
Le ministère reçoit les petits et les grands partis, chaque catégorie à part, et l’accord se transforme en projets de loi ou de décret vite adoptés. Aujourd’hui, ce n’est vraisemblablement pas le cas. L’idée de l’amendement de l’article 47 de la Constitution fait son chemin. Et ce, au point que le chef du gouvernement s’en offusque. Lors d’une réunion avec les membres du groupe parlementaire de son parti, Saâdeddine El Othmani a ainsi exprimé son mécontentement face à l’évocation par certains partis de l’amendement de l’article 47 de la Constitution. Pour le chef de file du parti islamiste, l’ouverture de ce débat est «la preuve que certains partis craignent le verdict des élections. Mais le citoyen saura que l’amendement de cet article est dirigé contre le PJD et vise à faire douter des institutions du pays».
Le chef du gouvernement a également évoqué la question du seuil qui est également un mécanisme de «régulation» des élections, sans doute pour rassurer ses troupes. Ce faisant, il a rappelé comment les partis politiques avaient essayé de casser l’élan du PJD en 2016 en appelant à la baisse du seuil électoral qui est passé de 6% à 3%. Malgré cela, il n’en a rien été. Il faut dire que là non plus le débat n’est pas définitivement clos. Mais c’est sur le troisième facteur le plus décisif en matière de régime électoral que les partis semblent se focaliser. C’est le premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachgar, qui a évoqué pour la première fois l’éventualité d’un retour au mode de scrutin uninominal. Depuis, l’idée a fait son chemin. Le FFD, un parti non représenté au Parlement, appelle officiellement, dans un communiqué de son bureau politique publié le 13 avril, au retour à ce mode, après 17 ans, du scrutin de liste. Il ne manquera certainement pas de faire des émules.