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Pouvoirs

L’Istiqlal a failli exploser la majorité avant la nomination du gouvernement

l’Istiqlal a créé une crise en refusant de céder certains ministères.

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Abdelilah Benkirane Abass El Fassi 2012 01 06

Tout a commencé normalement. Le PJD vainqueur des élections s’est vu confier la charge de former un gouvernement. La logique démocratique est respectée. Ainsi, le 29 novembre le Roi nomme Abdelilah Benkirane chef de gouvernement. Le 30 novembre, le chef de gouvernement désigné lance ses premières tractations et reçoit le secrétaire général de l’Istiqlal. Il recevra ensuite ceux de l’USFP, du MP et du PPS. Le PAM et le RNI ayant, dès l’annonce des résultats des élections, décidé de rejoindre l’opposition. L’UC attendra un peu. Il a été reçu en dernier et a promis un soutien au nouveau chef de gouvernement. Les 3 et 4 décembre, le conseil national de l’USFP décide d’aller dans l’opposition, le conseil national de l’Istiqlal et le comité central du PPS approuvent la décision de participer au gouvernement, les 10 et 11. Avec le MP, Abdelilah Benkirane est assuré d’une majorité confortable, soit 217 sièges sur 395.
Le 12 décembre démarre le deuxième round des négociations. Il est question cette fois d’architecture, de nombre de portefeuilles pour chacun des quatre partis de la majorité, le PJD, l’Istiqlal, le MP et le PPS. Le 16 décembre, les quatre formations signent la charte gouvernementale et une commission est mise en place pour plancher sur la rédaction du programme gouvernemental. C’est également la date prévue pour l’approbation de l’architecture du gouvernement.
Le lendemain, le 17 décembre, le conseil national du PJD approuve la procédure de nomination de ses ministres. Une commission ad hoc est constituée pour désigner les candidats à la ministrabilité. Jusque-là, le chef de gouvernement désigné tient régulièrement des points de presse au siège de son parti pour informer l’opinion publique sur l’avancement des négociations.
Tout change après ce week-end du 17 décembre. L’on apprend au gré des confidences glanées ici et là que des réserves ont été émises sur certains noms. Benkirane reconnaît que des observations lui ont été faites sur l’architecture du gouvernement et les noms proposés pour certains ministères. Mais ce n’est pas tout, l’Istiqlal a créé une crise en refusant de céder le ministère de l’équipement. Le parti a laissé entendre qu’il quitterait éventuellement la majorité. Abbas El Fassi a compliqué les choses en niant avoir soumis une quelconque liste au chef de gouvernement, alors que le PJD affirmait le contraire. Les deux formations ont fini par trouver un terrain d’entente. Le 31 décembre : deuxième liste revue et remise au palais. L’Intérieur, et les Affaires étrangères ont été scindés en deux à la dernière minute.