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Pouvoirs

Le Roi voyageur : 72 000 km parcourus en deux ans !

Depuis septembre 2004, il a sillonné tout le Maroc : 50 villes et localités visitées, plus de 500 projets lancés ou inaugurés.
Comment les projets sont-ils retenus ? Les coulisses du circuit.
Suivi des chantiers, contrôles à  l’improviste, visites incognito,
les responsables sont sur le
qui-vive.

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Nous sommes en septembre 2005. Alors que le Maroc aborde la rentrée encore alourdi par la torpeur estivale, le Roi Mohammed VI, lui, parcourt le pays. Tantôt c’est un nouveau barrage à  inaugurer, tantôt un centre de formation pour détenus, tantôt une signature de conventions à  parrainer. Le 5 septembre de cette année-là , donc, le Souverain est à  Marrakech. Deux jours plus tard, c’est à  Fnideq, à  l’autre bout du Maroc qu’il se trouvera. Le lendemain, il marque de sa présence à  Mdiq le lancement de plusieurs projets dans l’habitat, les infrastructures, ou encore de nature économique. Après un passage par Tétouan, trois jours et 400 km plus loin, c’est à  Casablanca qu’il prend ses quartiers le 13 septembre. En quatre jours, il lancera ou inauguera une dizaine de projets avant d’aller à  Mohammédia, dans le même objectif.

Le 19 septembre, c’est à  Meknès qu’il atterrit pour une petite semaine. Là  encore ce sont quelque six projets qui bénéficieront de l’attention royale. Le 26, il est à  Oujda, le 29, au bout de 1 300 km de périple, il fait son entrée à  Guelmim. Onze projets portant aussi bien sur le social, l’habitat que l’éducation et la femme sont au menu. En un mois, donc, il aura visité neuf villes, supervisé une quarantaine de projets et parcouru la bagatelle de 3 600 km, soit plus que la longueur des côtes marocaines.

Et cela dure depuis son intronisation. Au cours de ces deux dernières années, le rythme s’est accéléré. Entre début septembre 2004 et la mi-juillet 2006, Mohammed VI aura sillonné tout le pays à  maintes reprises. 72 000 km parcourus et environ 500 cérémonies entre chantiers lancés, réalisations inaugurées et signature de conventions. Cela sans compter les visites rendues aux associations, coopératives, établissements carcéraux, foyers de jeunes filles…

Le tiers des projets est relatif aux infrastructures
500 projets et signatures de convention en deux ans. De quelle nature sont-ils ? Le tiers relève du domaine des infrastructures. Normal, étant donné l’ampleur des besoins que connaà®t le pays. L’autre tiers a trait à  des projets de nature sociale : centre socio-éducatif pour les non-voyants, foyers pour jeunes filles, protection des enfants handicapés et indigents, remise à  niveau d’hôpitaux et centres de santé… Il faut dire qu’avec le lancement de l’INDH, les chantiers ouverts sont nombreux. Enfin, le dernier tiers est constitué pour une bonne part de projets d’habitat social, de petites unités économiques ou encore de centres éducatifs, la culture (bibliothèques) ou l’inauguration de lieux de culte (mosquées) occupant une place relativement marginale.

Une tradition reliftée, des cérémonies light
Qu’est-ce qui anime le Souverain ? «En réalité, dans l’histoire du Maroc, les rois ont toujours sillonné le pays de la sorte, souligne l’historien Mohamed El Ayadi, qui remonte plus loin en affirmant qu’à  l’origine, c’est-à -dire avant la colonisation, les sultans, au lendemain de leur accès au Trône, entreprenaient, faisaient des expéditions militaires pour mater les tribus rebelles et lever les impôts. Avec l’établissement de l’Etat central, hérité du protectorat, l’objectif est devenu autre. Il s’agissait essentiellement de maintenir ou de renforcer les liens avec la population». En succédant à  feu Mohammed V, Hassan II avait renouvelé cette tradition en la transformant en cérémonial de communion avec le peuple. Comme il s’agissait également de symboliser l’avènement du nouveau Maroc, le Roi prenait soin de marquer ses visites par des inaugurations de grands projets.

Mohammed VI a maintenu le rituel. A cette différence près que Hassan II «était allé jusqu’à  l’identification, en adoptant pour chaque visite un costume, une façon d’être, une mise en scène particulière», explique le politologue Mohamed Tozy. Ce n’est pas la seule différence. Pour un ex-conseiller de Hassan II, ce dernier «avait pour habitude d’inaugurer seulement les grands projets comme les barrages et ports. De plus, ces cérémonies étaient accompagnées d’un protocole pesant, nécessitant le plus souvent la présence de l’ensemble des membres du gouvernement et des notabilités de la région. Avec Mohammed VI, c’est tout le contraire. Selon un wali, «le nombre de personnes conviées se limite à  ceux en relation directe avec le projet, soit les ministres concernés, les autorités locales, les acteurs de la ville et quelques représentants de la société civile».

Gros chantiers et petites coopératives sur un pied d’égalité
Cérémonie light ? «Plutôt efficacité, corrige le wali. Sous Hassan II, il n’était pas possible d’inaugurer plus d’un projet par jour, alors qu’actuellement, il arrive au Souverain de superviser en une journée quatre ou cinq projets». Exemple type, la visite du Souverain à  Zagora, le 4 février 2005. Au cours de la même journée, il aura présidé la signature de 14 conventions relatives au développement socio-économique de la région, lancé plusieurs projets sociaux, suivi des présentations concernant la création d’un foyer de jeunes filles et de deux coopératives féminines, avant d’inaugurer la nouvelle gare routière de la ville. Autre exemple plus récent, le 12 juillet dernier, à  Al Hoceima, Mohammed VI s’est enquis du programme de remise à  niveau spatiale de la province avant de distribuer des clés d’appartements à  des sinistrés du séisme de février 2004. Un peu plus tard dans la journée, il a fait de même à  Beni Bouayach. La journée sera clôturée par la visite d’un village pilote au douar Aà¯t Abdelaziz.

En somme, le Roi n’hésite pas, contrairement à  son père, aussi bien à  marquer de sa présence les gros projets comme l’autoroute Marrakech- Agadir, le port de Tanger Med, que visiter une miniscule coopérative rurale au fin fond de l’Atlas. L’on comprend donc comment, au cours des deux dernières années, le cumul des projets a atteint le nombre de 500.

Mais comment tout cela s’organise-t-il ? Sachant que le Roi pousse la simplicité jusqu’à  visiter les locaux des plus petites associations, tout le monde serait tenté de demander sa part de présence royale.

Le cabinet royal, passage obligé pour inclure la visite dans l’agenda du Souverain
La sélection des projets passe en fait par un circuit bien rodé. Les sources : les ministères et les autorités locales. En prévision d’une visite royale chacun des deux acteurs soumet les projets qu’il juge les plus intéressants – inauguration, lancement de chantier… – soit directement au cabinet royal pour les premiers, soit à  une commission relevant de l’Intérieur pour les seconds, le tout accompagné d’une fiche par projet. «Souvent, estime Adil Douiri, ministre du Tourisme, ce sont des propositions conjointes entre wilayas et ministères.»

Point important, les fiches techniques des projets doivent impérativement comprendre des informations très précises sur le délai de lancement. «Il arrive que le cabinet royal nous demande plus de précisions», rapporte Karim Ghellab, ministre de l’Equipement. Précision apportée par un wali : si le cabinet royal fait office de filtre, «c’est bel et bien Sa Majesté en personne qui choisit, en fin de compte, les projets, et qui rajoute à  la liste quelques chantiers à  visiter». Bien entendu, il y a des projet qui sont incontournables, de par leur taille, comme Tanger-Med ou encore l’aménagement des rives du Bouregreg, mais pas seulement ceux-là . «Le projet est apprécié selon sa taille, son importance technique, technologique, ou son impact social. Parfois, la thématique de la visite pèse dans la décision. Exemple, en ces temps d’INDH, les projets à  vocation sociale ont plus de chance de bénéficier de la sollicitude royale», explique un wali.

Une chose est sûre : pour qu’un projet soit retenu, il faut qu’il soit arrivé à  maturité. Phase de réalisation, délais, budget, montage financier, tout doit être maà®trisé. «Il faut présenter des projets fiables à  100%, cela veut dire que le foncier, le financement et le promoteur du projet sont connus. Ce n’est que quand on maà®trise ces trois facteurs que l’on peut présenter un dossier».

Mais, même avec une sélection aussi draconienne, est-on sûr de voir le projet visité par le Roi ? Non, encore faut-il que son démarrage coincide avec le déplacement du Souverain dans un lieu donné.

Quid alors des projets dont le lancement ou l’inauguration viendraient à  être retardés en attendant la visite royale ? Interrogés, des ministres et walis avancent que, contrairement à  une idée répandue, on ne retarde pas les projets pour raison de calendrier royal. Karim Ghellab apporte une explication technique : «Le cabinet royal veille à  ce que le processus d’exploitation ne soit pas entravé. Mais, s’agissant de chantiers de travaux publics, par exemple, il faut savoir qu’entre le moment o๠l’on donne l’ordre de service et le début des travaux, il y a une période de quatre mois de préparation, ce qui laisse de la marge. Le Souverain peut donc venir lancer le chantier, sachant que le démarrage effectif des travaux n’aura lieu que plus tard. A l’inverse, il se peut que les travaux démarrent mais que le Souverain ne procède au lancement qu’a posteriori. L’essentiel est d’être transparent là -dessus. Il faut que le Souverain soit informé». Selon un wali, le lancement peut survenir après le début des travaux.

Il arrive que les lancements se fassent après le début des travaux
Il arrive aussi parfois que l’on mette les bouchées doubles par faire coà¯ncider l’inauguration d’un projet avec la présence du Souverain. Exemple, un mois avant la dernière visite du Souverain à  Casablanca, les autorités de la ville ont sollicité l’Habitat pour mettre un projet immobilier sur la liste des «inaugurables». Le projet, qui était à  deux mois de son achèvement, aura vu ses travaux accélérés pour être prêts le jour J.
En résumé donc, pour pouvoir prétendre au parrainage du Souverain, le projet doit justifier d’un intérêt certain et être prêt à  être lancé ou inauguré car, walis et ministres sont tous formels là -dessus, Mohammed VI ne badine pas avec le sujet. Karim Ghellab raconte : «Quand Sa Majesté vient inaugurer un projet, il a déjà  une idée sur ses grandes lignes. Il pose systématiquement des questions techniques. Dans le cas d’un lancement de chantier, la présence du Souverain est loin d’être un acte purement cérémonial, il s’agit d’une véritable séance publique de travail technique, o๠l’on doit être prêt à  répondre à  toutes les questions». Il n’est donc pas étonnant que ministres et autorités locales fassent le tour des chantiers la veille de la visite royale.
Ce genre de précaution est d’autant plus important que le Souverain est connu pour revenir aux endroits qu’il a inaugurés auparavant. Ainsi, lors de sa dernière visite à  Al Hoceima, il a tenu à  parcourir en voiture le tronçon de la rocade méditerranéenne compris entre cette ville et Nador, dont il avait lancé les travaux en 2003, et a donné son appréciation sur le travail accompli aux responsables du ministère concerné. Ahmed Taoufik Hejira, ministre de l’Habitat, est particulièrement attentif quant au suivi : «Le Souverain a une très bonne mémoire, il connaà®t par cÅ“ur le nom des bidonvilles et, lors de certaines opérations, il ne manque pas de rappeler qu’il a déjà  visité le chantier».

Etant donné la dynamique de promotion immobilière engagée par le Maroc ces dernières années, le nombre de projets relatifs à  l’habitat, inaugurés ou lancés par le Souverain, est particulièrement élevé. Solution choisie par le département de tutelle, le recours à  un bureau d’études privé pour superviser les délais et les coûts de réalisation des projets lancés depuis le début du règne du Souverain.
Souvent aussi, le Roi, en visite dans une région et sans en aviser les responsables concernés, va s’enquérir de visu de l’état d’avancement des travaux ou des préparatifs concernant une cérémonie prévue le lendemain. Ainsi a-t-il supris, le 19 avril dernier, les organisateurs du Salon international de l’agriculture de Meknès en visitant les stands la veille de l’ouverture officielle qu’il devait présider. Auparavant, souligne Hassan Aourid, wali de la région de Meknès, «il en avait profité pour faire, au volant de sa voiture, le tour de quelques projets inaugurés dans le cadre de l’INDH, en septembre 2005». Un autre wali abonde dans ce sens : «Parfois, le Souverain disparaà®t pendant deux ou trois heures sans que l’on sache o๠il va. Ce n’est que par la suite que nous sommes informés».

Ces visites-surprises, et plus globalement la présence très importante du Souverain sur le terrain, engendrent naturellement une mobilisation accrue des responsables des projets concernés. L’on comprend donc que le poids des visites royales, officielles ou pas, soit certain. Mais, au-delà  du fait que ministres et walis doivent être capables d’assurer la réalisation des travaux, l’impact des tournées du Roi sur le terrain est autrement plus important.
D’abord, les responsables d’un projet doivent être capables d’apporter une explication à  tout moment, ce qui suppose un suivi rigoureux de leur part. «Une visite royale, c’est comme un examen, vous avez la date, et il faut connaà®tre ses dossiers. Il faut se préparer à  toutes les éventualités. Sa Majesté peut appeler à  n’importe quel moment».

Le visa royal aide à  débloquer les conflits entre administrations
Ensuite, le fait que le Roi lance un projet débloque souvent des conflits entre administrations. «Quand le chef de l’Etat est présent, cela vous permet de booster des projets qui auraient pu prendre beaucoup plus de temps», se réjouit un wali. Il faut en profiter pour signaler que, parfois, il présente justement des projets difficiles ou bloqués pour pouvoir faire avancer les choses grâce à  l’appui royal. Il est clair que, entre la position des Finances, des Domaines quand il s’agit de terrains, des Agences urbaines pour les autorisations, les mille et une difficultés qui retardent un projet s’évanouissent dans la perspective d’une visite royale et devant l’obligation de se mettre d’accord rapidement et de produire des résultats. L’exemple le plus significatif est celui de l’aéroport d’Anfa. C’est Mohammed VI en personne qui a pris la décision, en juillet 2005, de le fermer et d’affecter les 360 ha qu’il occupait à  l’urbanisation. «Sans cela, la chose aurait tout bonnement été impensable, rapporte un acteur de la ville. Pensez-donc, l’aéroport est utilisé par l’armée et cette dernière n’aurait jamais cédé la-dessus, mettant en avant des considérations sécuritaires».

Autre impact et non des moindres, la médiatisation des projets. Là  o๠les journaux consacrent un entrefilet, o๠les télévisions se contentent d’une banale info, un projet inauguré par le Roi fait l’objet d’explications détaillées, d’une couverture plus large. «Deux conséquences à  cela, affirme Adil Douiri : d’une part, un tel geste donne aux intervenants du secteur privé une vision à  long terme, une visibilité, et traduit une volonté de promouvoir un secteur donné. Pour nous, l’appui public du chef de l’Etat est une locomotive qui amène les intervenants privés à  travailler avec le gouvernement. D’autre part, les autres administrations, non concernées directement par les projets, sont amenées à  collaborer quand on leur en fait la requête».

En fin de compte, on pourrait dire que l’activité débordante du Souverain est un catalyseur pour l’avancement des nombreux chantiers ouverts ici et là  au Maroc au cours des dernières années. Certains ne voient toutefois pas la chose du même Å“il. C’est l’exemple de Mohamed Tozy, pour qui les visites royales sont certes accompagnées d’un suivi important et apportent beaucoup de choses, mais «il s’agit aussi de voir ce que cela coûte en termes de mobilisation, et d’immobilisation. Elles mettent également à  nu le côté “irresponsable” ou “peu responsable” de l’administration, quand on voit l’acharnement avec lequel les communes, les collectivités commencent à  faire leur travail à  l’approche de la visite du Roi». Admettons que cet immobilisme soit réel, cela voudrait dire que, sans visite royale, aucun projet ne serait mené à  terme ni en matière de délais, ni en terme de coût, ce qui n’est évidemment pas toujours le cas. Mohamed Tozy met également en avant le côté exceptionnel de tels événements. «Que le Roi conçoive son travail ainsi est une chose, c’est peut-être sa façon de gouverner. Il est vrai que cela a une conséquence positive, les choses commencent à  bouger, c’est une évidence, mais, en même temps, il se pose un problème de coût et un problème de mode d’existence des institutions qui sont quelque part décrédibilisées dans la mesure o๠cela donne le sentiment que tout le monde travaille pour le Roi». On peut partager en partie ce point de vue puisque l’ensemble des acteurs contactés par La Vie éco ont mis l’accent sur le fait qu’une visite royale pousse à  faire plus d’efforts, ce qui n’encourage pas un changement des mentalités. Mais n’oublions pas que, pour tout projet, une multitude d’intervenants est mobilisée. Il suffit alors que l’un d’entre eux freine pour que la machine s’arrête. En ce sens, et pour garder la même image, les visites royales permettent aux roues du carosse de tourner à  la même vitesse.

Focus
Les séjours les plus longs dans une même ville

Le Souverain reste rarement dans une ville plus de trois ou quatre jours. En revanche, lorsque son programme inclut des visites dans la région, donc forcément des projets à  lancer ou des réalisations à  inaugurer, il rallonge sa durée de séjour. Exemple, la visite de Ouarzazate et sa région (Zagora comprise) en 2005, qui s’est étalée du 25 janvier au 6 février inclus, soit 12 jours ; celle effectuée à  Tanger et sa région en juin de la même année, et qui a duré 13 jours, ou encore celle d’Agadir et sa région en mai 2005, et qui a duré 16 jours. Un an plus tard, le Souverain effectuait une autre visite à  Agadir qui a duré, elle, 13 jours. Pour ces longues visites, le schéma est toujours le même. Le Roi prend ses quartiers dans une grande agglomération et fait des aller-retours dans la journée pour visiter les localités environnantes. Au cours des deux dernières années, séjours estivaux mis à  part, le plus grand nombre de jours successifs que Mohammed VI a passés dans une ville est de 20. C’était entre le 27 mars et le 17 avril à  Casablanca. Pour terminer, signalons que Tanger a eu droit à  13 jours en juin 2005, puis 9 jours en juillet 2005, et 9 autres jours en janvier 2006, alors qu’à  Agadir, le Souverain est resté 16 jours en mars 2006 puis 13 jours en mai de cette année. Rabat a eu son lot de longs séjours avec 16 jours, également en mai 2005.
Diplomatie
Voyages à  l’étranger : 23 pays visités en deux ans

En dépit d’un programme chargé, le Souverain a visité plus de 20 pays de septembre 2004 à  aujourd’hui. Dans la plupart des cas, c’est dans le cadre de tournées ou d’escales vers une destination. Ainsi, en novembre et décembre 2004, il a effectué un périple en Amérique du Sud qui l’a mené du Mexique à  la République dominicaine, en passant par le Brésil, le Pérou, le Chili et l’Argentine. Entre fin février et la mi-mars 2005, tournée africaine avec visite au Gabon, au Burkina Faso, au Sénégal et en Mauritanie. Le 11 mars de la même année, il a assisté en Espagne à  la commémoration des attentats de Madrid, puis a effectué une visite éclair à  Paris avant de se rendre le 21 du même mois à  Alger pour participer au 17e sommet de la Ligue arabe. Le 25 avril 2005, il se rend aux Emirats Arabes Unis avant d’entamer une visite officielle à  Singapour. Le 13 juillet, il effectue une visite au Niger. Le 24 novembre 2005, il effectuera une visite d’amitié à  Bahreà¯n avant d’entamer un séjour officiel au Japon. Au retour, il fera un crochet par l’Arabie Saoudite pour assister aux travaux de la 3e session extraordinaire de l’OCI, puis se rendra en France pour quelques jours. En février 2006, nouveau périple africain, notamment en Gambie, Congo, Gabon et République démocratique du congo (RDC).