Pouvoirs
Le remaniement se fera finalement sans le PPS
Le parti avait déjà perdu 2 ministres dans le dossier d’Al Hoceima, et ses deux derniers ministres étaient donnés partants lors du prochain mouvement. Son départ sera tranché aujourd’hui par le comité central.

Le PPS quitte le gouvernement après près de 22 ans aux affaires. Ce parti était de loin le plus avantagé dans l’équipe d’El Othmani, et avant, dans celle de Benkirane. Avec à peine 12 députés et ses deux conseillers parlementaires, il dirigeait deux départements, et non des moindres, la santé et l’habitat, en plus du département de l’eau qu’il a dû quitter en cours de chemin. Il faut dire que dans le microcosme politique, tout le monde savait que le sort du PPS était scellé le jour où Benkirane a été remercié. Avec le limogeage de Nabil Benabdellah, son secrétaire général, et le ministre de la santé de l’époque, dans le sillage des dysfonctionnements connus par le programme «Al Hoceima Manarat Al Moutawassit», la présence du PPS au gouvernement relevait beaucoup plus de la «parole donnée» de la part du PJD.
Les rapports entre les deux partis se sont d’ailleurs dégradés à vue d’œil depuis la suppression du secrétariat d’Etat chargé de l’eau et le renvoi de la titulaire du poste, Charafat Afailal. Il n’est donc pas surprenant que le parti décide aujourd’hui de prendre définitivement ses distances avec le PJD et de quitter le navire. De plus, depuis le début des négociations lancées par le chef du gouvernement pour remanier son équipe, l’idée de réduire le poids «politique de la majorité», comprendre le nombre des partis, faisait son chemin avec force. Cela d’autant que ses deux ministres étaient également donnés pour partants. Aujourd’hui, c’est chose faite. Un départ qui va certainement affecter l’avenir du parti. Cela d’autant que la longévité de son secrétaire général semble se répercuter négativement sur ses performances électorales et son attractivité vis-à-vis des élites.
Officiellement, pour justifier son départ, le parti du Livre a, entre autres, considéré que «l’Exécutif n’a pas réussi à assumer politiquement un certain nombre d’initiatives et de mesures de réforme, (…)», lit-on dans un communiqué du bureau politique diffusé mardi dans la soirée.
Le PPS a également déploré que «les concertations (relatives au remaniement) s’inscrivent dans une logique d’attribution de portefeuilles ministériels, sans entrer dans le vif du sujet». Cela dit, d’après le communiqué du bureau politique, pour être effective, cette décision doit encore être validée par le comité central qui devait se réunir, à cet effet, ce vendredi 4 octobre.
