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Pouvoirs

Le PJD sur la voie de la personnification

La tentative de Benkirane décriée un peu partout.

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PJD

Abdelilah Benkirane a fait d’une pierre deux coups. La commission des procédures et de l’organisation, relevant du conseil national, vient de lui ouvrir la porte vers un troisième mandat, tout en fermant celle du secrétariat général aux ministres. Un début de victoire donc pour le secrétaire général sortant. Concrètement, la commission a voté à la majorité des présents une motion d’amendement des articles 16 et 37 des statuts. Le premier autorise un troisième mandat pour le secrétaire général et, pour faire diversion, également pour le président du conseil national. Le second amendement annule l’incorporation automatique des ministres au secrétariat général. La motion devrait être validée sous forme de projet d’amendement par le conseil national avant d’être proposée pour vote au congrès.

D’ici là, tout peut changer, ou pas. Mais cette tentative de «personnification du parti» est déjà décriée un peu partout. Elle a provoqué une guerre de déclarations entre les pro-Benkirane et les directions qui s’opposent à cet amendement des statuts. Ce qui a poussé certains dirigeants et observateurs à prévenir contre une scission inéluctable du parti.

Cela étant, cette décision de la commission des procédures soulève quelques questions. Ce prolongement de mandat ne devrait-il pas être généralisé à tous les postes de responsabilité au parti pour plus d’équité, s’interroge ce dirigeant. D’autre part, l’argumentaire avancé pour augmenter la longévité du secrétaire général, et accessoirement du président du conseil national, basé sur le fait que le parti traverse une conjoncture difficile et que seul Benkirane pourrait le sauver, est absurde. Autrement, note ce dirigeant, si cette situation persiste, faut-il décréter un quatrième et un cinquième mandat ?