Pouvoirs
Le citoyen se réapproprie la politique: plus de huit millions d’électeurs aux urnes
Le taux de participation au suffrage du 4 septembre (53,67%) marque un intérêt réel porté par les citoyennes et les citoyens pour la gestion des affaires publiques au niveau territorial.

Ce taux, estime le CNDH, «est à lire en tenant compte de l’élargissement du corps électoral national, de la nature des enjeux démocratiques relatifs aux collectivités territoriales et des disparités constatées dans les taux de participation d’une région et d’une commune à l’autre». Entre 2009 et 2015, le taux de participation est passé de 52,4% à 53,76%. A priori ce n’est qu’un point d’écart, mais dans le fond, c’est plus que cela. Il ne faut pas oublier que l’électorat a augmenté de près de deux millions d’électeurs entre les deux scrutins. En chiffres, ce sont quelque 8,12 millions d’électeurs qui ont voté. Le PJD en revendique 1,5 million. Ce qui veut dire que plus de 6,6 millions des votants ne se sont pas retrouvés dans l’offre politique du parti islamiste. Cela sans parler des 6,88 millions qui se sont inscrits aux listes électorales et ne se retrouvent toujours pas dans aucun programme de parti. Comme lors de chaque échéance électorale, le taux de participation reste élevé dans les provinces du Sud. Dans ces régions, il ne s’agit pas d’un simple taux qui mesure la réponse des électeurs aux campagnes appelant à la participation au scrutin, mais il constitue un message politique clair et sans équivoque. C’est un référendum en faveur de la régionalisation élargie et du processus de réforme dans lequel le Maroc s’est engagé. Il n’est donc pas fortuit que le taux de participation s’est établi à environ 80% dans certaines régions du Sud (79,53% dans la province d’Aousserd). C’est une réponse ferme au projet polisario-algérien de partition du Maroc. Les «séparatistes de l’intérieur», eux, l’auront tenu pour dit, leur influence (si influence il y a) se réduit comme peau de chagrin. Ce qui plus est, cette réponse massive à l’appel des urnes intervient à quelques jours seulement de la visite de l’envoyé personnel du SG de l’ONU dans la région.
