Pouvoirs
La situation se complique pour le PAM
Le congrès a été reporté et la direction refuse de traiter avec quiconque, en dehors des instances légales du parti. Des contacts sont noués dans les coulisses.
La situation se complique sérieusement au PAM. C’est, en tout cas, ce que tout semble indiquer. Le congrès national, le quatrième en dix ans d’existence, décrété par le clan de «l’Appel de l’avenir» et qui devait avoir lieu vers la fin du mois a été reporté sans raison apparente. Pourtant, la commission préparatoire, contestée par la direction, avait pratiquement tout mis au point pour cet événement majeur et crucial pour le parti. L’opération de désignation des congressistes a été lancée et l’aspect logistique presque bouclé. «Le Centre de la jeunesse de Bouznika avait même commencé à recevoir le matériel nécessaire», confient des sources au parti. Tout s’est arrêté d’un seul coup. Officiellement, le clan de «l’Appel de l’avenir» a pris cette décision en signe de bonne foi et surtout pour éviter l’éclatement du parti.
Une réconciliation sous certaines conditions
En réalité, nous explique-t-on, il est techniquement impossible d’organiser ce congrès. L’instance qui y a appelé est contestée devant la justice et le tribunal administratif n’a pas encore tranché. De même, sur le plan financier, même si les organisateurs avaient pu réunir les fonds nécessaires pour son organisation, il aurait fallu ensuite justifier leur provenance, le mode de leur collecte et, surtout, exprimer tout cela en écritures comptables, en respectant justement le plan comptable spécifique aux partis. En outre, comment organiser un congrès sans entériner le rapport moral et financier du précédent mandat ? C’est sans doute pour ces raisons et bien d’autres, encore inconnues du public, que ce report a été décidé en catastrophe.
Dans les coulisses des contacts auraient été noués avec la direction.
On aurait proposé au secrétaire général une réconciliation sous certaines conditions. Entre autres demandes exprimées lors d’une rencontre qui a eu lieu en début de semaine et qui n’a pas été officialisée entre la présidente du Conseil national et Hakim Benchammach, l’annulation des sanctions prises contre les membres et les dirigeants de clan ainsi que le maintien de la commission préparatoire avec, néanmoins, l’élection à sa tête d’un nouveau président et de nouveaux responsables de ses instances.
Le bureau politique réuni juste après cette rencontre a rejeté catégoriquement ces conditions.
Sa réponse a été ferme : il n’est pas question de revenir sur les sanctions décidées par les instances compétentes du parti, lit-on dans un communiqué. De même, la seule commission préparatoire légalement constituée est celle dont le président Ahmed Touhami a été désigné le 28 mai dernier. Bref, pour Hakim Benchammach, point de conciliation avec les «dissidents».