Pouvoirs
Ismaïl Alaoui, le marxiste moderne
Tous ceux qui le connaissent ou qui l’ont approché en attestent. Ismail Alaoui, secrétaire général du PPS, est un homme courtois. Son propos est mesuré, et calme est le ton de sa voix.
Tous ceux qui le connaissent ou qui l’ont approché en attestent. Ismail Alaoui, secrétaire général du PPS, est un homme courtois. Son propos est mesuré, et calme est le ton de sa voix. Ce natif de Salé, en 1940, après des études primaires et secondaires à Rabat et Kénitra, a poursuivi ses études de lettres au lycée Lyautey, à Casablanca, puis à la faculté des Lettres de Rabat, avant de rejoindre l’Institut de géographie de la Sorbonne.
De 1965 à 1969, il fut attaché de recherches au Centre universitaire de la recherche scientifique (actuel Institut universitaire de la recherche scientifique). Professeur au sein de cette même faculté de lettres où il a fait ses études, il sera rapidement promu chef du département de géographie.
En 1962, Ismaïl Alaoui rejoint les rangs du Parti communiste marocain (PCM), et accèdera au comité central, en 1966. Le 23 août 1974, le PPS (qui a succédé au PCM et au PLS) obtient sa reconnaissance légale. En 1975, lors de son 1er congrès, il est élu membre du bureau politique.
Député des Beni Hssen (Gharb) de 1984 à 1992, puis député représentant les salariés, de 1993 à 1997, période durant laquelle il a présidé le groupe parlementaire du parti, Ismaïl Alaoui est, en novembre 1997, député à la Chambre des représentants. Deux mois auparavant, il a été élu secrétaire général du parti, succédant ainsi à Ali Yata.
Ce géographe de formation (géographie économique) essaie toujours de placer les questions économiques, politiques et sociales, dans une perspective historique. Ce qui le conduit à relativiser les choses et à adopter une posture intellectuelle fondée sur la sérénité. L’homme maîtrise ses dossiers, fait preuve d’érudition historique et ne manque pas d’humour… Dans une interview accordée à «La Vie économique», en février 2002, il résuma ainsi sa démarche et celle de ses camarades : «Nous ne sommes pas des sprinteurs, nous sommes des coureurs de fond».
Le PPS est-il toujours un parti socialiste ? Oui, répond sans hésitation Moulay Ismaïl : «Je peux vous assurer que nous sommes toujours fidèles à nos racines. Nous procédons de l’école marxiste. Et nous nous réclamons encore du socialisme. Non d’un socialisme dogmatique et figé mais d’un socialisme démocratique et ouvert. Si l’idéologie du parti était visible à l’œil nu il y a quelques décennies, il fallait une loupe pour le voir ! Aujourd’hui, le PPS est visible à l’œil nu et il est présent dans tout le pays».
Le successeur d’Ali Yata à la tête du PPS est indéniablement un politique et un intellectuel. Il est aussi un homme affable qui ne s’arrête pas à l’écume des jours, mais essaie de porter, comme il aime à le dire, un regard profond et dialectique, sur les choses et la société n
