Pouvoirs
FETE DU TRONE 2017 : La diplomatie économique dans le continent franchit une nouvelle étape
Les tournées royales ont maintenu leur élant de dynamisme depuis la deuxième moitié de 2016. Plusieurs chantiers structurant pour le continent ont été lancés et plus d’une centaine de conventions de partenariat ont été signés dans plusieurs domaines avec comme ligne directrice le partage d’expérience et le co-développement.

En Afrique, la diplomatie économique du Maroc consacre plus que jamais les principes du pragmatisme et de l’action. Entre le dernier trimestre de 2016 et le premier semestre 2017, les tournées royales ont maintenu leur élan de dynamisme sur plusieurs plans. Développement des échanges commerciaux et des IDE, lancement de méga-projets structurants pour le continent, multiplication de partenariats multidimensionnels et des projets à impact social…
Faisant suite à une série de visites très porteuses, le périple royal a rallié entre octobre 2016 et avril 2017 une douzaine de capitales africaines: Kigali (Rwanda), Dar Es Salam (Tanzanie), Libreville (Gabon), Dakar (Sénégal), Addis-Abeba (Ethiopie), Juba (Soudan du Sud), Antananarivo (Madagascar), Abuja (Nigeria), Accra (Ghana), Lusaka (Zambie), Conakry (Guinée) et Abidjan (Côte d’Ivoire). La tournée a été entrecoupée, d’une part, par la présidence effective du Souverain des travaux de la COP22 à Marrakech qui a vu la tenue du «Sommet africain de l’action». Ce sommet a réuni une cinquantaine de chefs d’Etat, de gouvernements et de représentants des pays du continent. Et, d’autre part, par une escale à la capitale éthiopienne Addis-Abeba pour assister au 28e Sommet de l’Union africaine marquant la réintégration historique du Maroc au sein de la famille africaine. C’est à cette occasion que S.M. Mohammed VI a prononcé un discours historique traçant la vision de la politique africaine du Maroc, après celui plein de symbolique prononcé depuis Dakar.
En tout, la tournée royale dans cette douzaine de capitales africaines a été marquée par la signature de 168 conventions, accords et mémorandums entre le Maroc et les pays africains visités. Des accords portant sur des domaines variés pour lesquels le Maroc dispose d’expertise avérée : agriculture, tourisme, formation professionnelle, habitat, énergies renouvelables, logistique, transport aérien, nouvelles technologies de l’information, etc.
Au même titre que ceux conclus pendant les années précédentes, ces accords ont facilité le développement des échanges commerciaux entre le Maroc et le reste du continent et ont contribué signifivativement à l’implantation des champions nationaux (Attijariwafa bank, BMCE Bank of Arica, Banque Populaire, Maroc Telecom, Wafa Assurance, Saham Assurance, Holmarcom, Groupe OCP, Palmeraie Développement, Alliances, Addoha, Lafarge Holcim Maroc Afrique, etc.) dans de nombreux pays africains où elles jouent des rôles de choix, notamment dans le domaine du financement des économies et la dynamique industrielle.
Force est de constater que ces derniers périples de S.M. le Roi se sont intéressés à une région encore peu explorée par les opérateurs économiques marocains et qui recèle un potentiel de développement avéré : l’Afrique de l’Est. Plusieurs de ses économies enregistrent des taux de croissance des plus élevés au niveau mondial.
Un autre fait marquant des récentes tournées du Souverain : le lancement de mégaprojets structurants qui ne manqueront pas d’impacter positivement les pays et les régions est et ouest du continent africain. Ainsi, en Ethiopie, le Groupe OCP, leader mondial des phosphates, a lancé la construction d’une méga-unité de production d’engrais d’un coût de 2,5 milliards de dollars sur une aire de 100 hectares, avec la possibilité d’étendre, à terme, ce projet pour un investissement global pouvant atteindre 3,7 milliards de dollars. Ce qui permettra d’accompagner le développement agricole de l’Ethiopie dont l’économie repose grandement sur l’agriculture et l’élevage.
Des visites à portée économique mais aussi sociale…
Outre l’Ethiopie, le Groupe OCP et le nigérian Dangote Industrie limited, du milliardaire Aliko Dangote, vont investir 2,5 milliards de dollars pour la production d’engrais au Nigeria et au Maroc. De même, le Groupe OCP fournira annuellement au Nigeria 2 millions de tonnes d’engrais durant 3 ans. Ce qui va contribuer au développement agricole de la première économie africaine qui cherche à diversifier son économie en développant son agriculture et réduire sa dépendance vis-à-vis des importations des produits agricoles.
D’autres projets ont été lancés durant ce périple dont l’implantation d’une unité pharmaceutique par Cooper Pharma au Rwanda et le projet de valorisation du canal des Pangalanes à Madagascar. Il s’agit du plus grand canal au monde d’une longueur de 700 km et qui longe l’est de la grande île. Le projet sera piloté par Marchica Med. Cela dit, le projet le plus ambitieux et dont l’impact régional est considérable reste celui de la mise en place du gazoduc «Trans african pipeline». Celui-ci traversera toute la côte ouest-africaine pour relier le Nigeria et l’Europe via le Maroc. Il permettra au Nigeria, grand producteur de gaz, et les futurs producteurs de gaz de la côte ouest-africaine (Côte d’Ivoire, Ghana, Sénégal, Mauritanie, etc.) d’exporter plus facilement leur production vers le continent européen.
En tant que projet majeur destiné à favoriser l’intégration économique régionale, le pipeline sera conçu avec la participation de toutes les parties prenantes dans le but d’accélérer les projets d’électrification dans toute la région, servant ainsi de base pour la création d’un marché régional compétitif de l’électricité, susceptible d’être relié au marché européen de l’énergie ; de développer des pôles industriels intégrés dans la sous-région dans des secteurs tels que l’industrie, l’agro-business et les engrais afin d’attirer des capitaux étrangers et d’améliorer la compétitivité des exportations ; et de stimuler la transformation locale des ressources naturelles largement disponibles pour les marchés nationaux et internationaux, précise un communiqué conjoint publié lors de la cérémonie de lancement du gazoduc. D’importantes opportunités d’affaires devraient découler de ce projet pour les industriels et les investisseurs.
L’ensemble de ces projets structurants répondent à la vision du Souverain pour le continent, celle du partage des expériences et de la coopération gagnant-gagnant. C’est d’ailleurs dans cette perspective que s’inscrit l’engagement d’arrimer l’économie marocaine à celle des économies ouest-africaines en sollicitant une adhésion à part entière du Maroc à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), une communauté de 15 Etats, quelques semaines après la réintégration dans l’Union africaine. Elle s’inscrit aussi dans l’optique de raffermir les relations économiques entre l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique du Nord avec l’initiative annoncée au Nigeria et visant à la création d’un forum Afrique du Nord-Afrique de l’Ouest.
Reste à souligner l’ancrage social de toutes ces tournées royales. A ce niveau, en plus de la réalisation des centres de formation professionnels au profit des jeunes, les visites royales ont aussi été ponctuées par le lancement des travaux d’hôpitaux mère-enfants dans un certain nombre de pays (Madagascar, Côte d’Ivoire, etc.), l’installation d’un hôpital de campagne au Soudan du Sud, la distribution de lots de médicaments, et autres actions dont l’impact sur les populations africaines est certain.
