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Pouvoirs

El Othmani sur un siège éjectable ?

Dans l’opposition, on évoque timidement la possibilité d’une motion de censure.

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Saad Eddine El Othmani Chef du Gouvernement

L’idée de «renvoyer» Saâdeddine El Othmani, secrétaire géné- ral du PJD, revient en force ces derniers temps, colportée par les partisans de son adversaire Abdelilah Benkirane. A peine élu à la tête du parti, on parle déjà, dans les coulisses du PJD, de la possibilité de la mise en œuvre de l’article 83 du règlement intérieur du parti contre El Othmani. Selon cet article, «le conseil national peut s’opposer à ce que le secrétaire général poursuive sa mission à la tête du parti». Et cela, en acceptant une motion de destitution présentée et signée par au moins un tiers des membres. La révocation ne peut être effective qu’une fois cette motion adoptée par la majorité des deux tiers des membres du conseil national. Or, on sait que cette instance présidée par Driss El Azami, également chef de groupe parlementaire et maire de Fès et surtout proche de Benkirane, est contrôlée justement par les partisans de l’ancien secrétaire général. Un peu plus loin, le règlement inté- rieur précise, dans l’article 92, que lorsque le secrétaire général est démis de ses fonctions, c’est son adjoint qui prend les commandes du parti en attendant l’élection d’un nouveau secrétaire général à l’occasion d’un congrès ordinaire ou extraordinaire. Lequel congrès ne peut être réuni qu’après un délai d’un an après la révocation du secrétaire général. Si la procédure est menée à son terme, l’ancien secrétaire général peut faire son grand come-back, en tant que «sauveur» d’un parti en déliquescence, cette fois sans avoir à affronter la barrière du troisième mandat. Alors qu’El Othmani fait face à une contestation au sein de son parti , le bras syndical l’UNTM s’est associé officiellement, depuis mardi, au mouvement. Dans l’opposition, désormais renforcée par l’Istiqlal, on parle d’une éventuelle motion de censure. Mais rien d’officiel pour le moment.