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Discours royal à Addis-Abeba : les grandes lignes

Incomparable est le discours prononcé par SM Mohammed VI, le 31 janvier, devant le 28e Sommet de l’UA. Le Souverain alterne les sentiments et les réalisations, mais aussi la vision et les aspirations, pour dire que le Maroc n’a jamais été loin de sa maison, l’Afrique. En voici les grandes lignes :

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Discours royal a Addis Abeba

– Coopération économique et partage de richesses : SM le Roi est revenu sur les centaines d’accords signés avec les pays africains. «Depuis l’an 2000, le Maroc a conclu, dans différents domaines de coopération, près d’un millier d’accords avec les pays africains. A titre de comparaison, savez-vous qu’entre 1956 et 1999, 515 accords avaient été signés, alors que depuis 2000, il y en a eu 949, c’est-à-dire près du double !». Il a ensuite mentionné les grands projets dans lesquels le Maroc s’est engagé récemment : le gazoduc avec le Nigéria et les deux grandes unités de fabrication d’engrais qui seront construites en Ethiopie et au Nigéria et qui seront utiles à l’ensemble des populations africaines de la région. «Ce n’est pas avec le pétrole et le gaz que l’on peut satisfaire les besoins de première nécessité», ajoute le Souverain.

• Le domaine de la sécurité et la paix est également un axe fondamental sur lequel intervient le Maroc. «Ainsi, depuis son indépendance, le Maroc a participé à six opérations de maintien de la paix des Nations Unies en Afrique, déployant des milliers d’hommes dans les différents théâtres d’opération. Les troupes marocaines sont, aujourd’hui encore, déployées en RCA et RDC. De même, le Maroc a mené des médiations qui ont permis de faire avancer substantiellement la cause de la paix, notamment en Libye et dans la région du Fleuve Mano», a affirmé le Souverain.

– Le Sommet africain de l’Action: Le Souverain rappelle, en ce sens, l’initiative pour l’Adaptation de l’agriculture africaine au changement climatique, dite «Initiative Triple A», «que nous avons promue lors de la COP22. Elle constitue une réponse innovante et extrêmement concrète aux défis communs posés par les changements climatiques. Dès son lancement, elle a d’ailleurs aussitôt été adoubée par une trentaine de pays». L’Initiative Triple A vise notamment à lever un financement plus important au profit de l’Adaptation de la petite agriculture africaine.

– En matière de coopération Sud-Sud, la vision royale est claire et constante: «Mon pays partage ce qu’il a, sans ostentation». Dans le cadre d’une collaboration éclairée, affirme le Souverain, le Maroc, acteur économique de premier plan en Afrique, deviendra un moteur de l’expansion commune. «A l’intérieur de mon pays, les Subsahariens sont accueillis dans les termes que nous avions annoncés : plusieurs opérations de régularisation ont été lancées». La première phase avait déjà bénéficié à plus de 25 000 personnes. La deuxième vient d’être lancée avec succès, il y a quelques semaines, selon le même esprit de solidarité et d’humanisme. «Nous sommes fiers de ces actions. Elles étaient nécessaires, vitales pour ces hommes et ces femmes qui ont trop longtemps souffert de la clandestinité. Et nous agissons pour que ces personnes ne vivent plus en marge, sans emploi, sans soin, sans logement, sans accès à l’éducation».

– En comparaison avec les autres groupements régionaux en Afrique, l’Union du Maghreb donne une piètre image d’elle-même. «Le Maroc a toujours considéré qu’il faut d’abord puiser sa force dans l’intégration de sa sous-région maghrébine. Or, force est de constater que la flamme de l’UMA s’est éteinte, parce que la foi dans un intérêt commun a disparu ! L’élan mobilisateur de l’idéal maghrébin, promu par les générations pionnières des années 50, se trouve trahi. Aujourd’hui, nous constatons avec regret que l’UMA est la région la moins intégrée du continent africain, sinon de toute la planète : alors que le commerce intra-régional s’élève à 10% entre les pays de la CEDEAO, et à 19% entre les pays de la SADEC, il stagne à moins de 3% entre les pays du Maghreb».