SUIVEZ-NOUS

Pouvoirs

Diplomatie : une approche dynamique, anticipative et proactive

Le Maroc préserve ses alliances stratégiques, mais s’ouvre sur d’autres horizons. Son rapprochement avec les pays du CCG, les accords de partenariat signés avec la Russie et la Chine couplés aux solides liens tissés avec les pays de l’Afrique de l’Ouest en font un pays pivot, un trait d’union entre le monde et l’Afrique.

Publié le


Mis à jour le

Diplomatie Maroc pays du CCG

C’est un nouveau tournant dans la diplomatie marocaine. Le Maroc, tout en préservant ses alliances stratégiques traditionnelles, met en avant, aujourd’hui, son positionnement géographique, ses atouts de stabilité et de résilience économique et surtout un foisonnement d’accords et conventions de coopération avec une multitude de pays, pour s’offrir de nouveaux horizons en matière de politique internationale. Ces atouts majeurs lui permettent en effet d’affirmer d’abord son ancrage africain et de conforter sa vocation de passerelle connectée aux quatre coins de l’Atlantique mais aussi de réaffirmer ses liens avec les pays arabes, principalement ceux du CCG, et de s’ouvrir sur les acteurs importants de la scène mondiale. Les derniers déplacements de S.M.  Mohammed VI en Russie, dans les pays du Golfe et en Chine, donnent le ton du nouveau cap que prend la politique internationale du Maroc. Une politique diplomatique proactive mais également anticipative qui tend à créer des partenariats multidimensionnels inédits. Des partenariats qui confèrent, aujourd’hui, toute sa signification à la globalisation des échanges, avec comme leitmotiv la promotion de la sécurité, de la croissance certes, mais surtout du développement humain durable et de la prospérité partagée. Ses relations dans le cadre de la coopération Sud-Sud n’en sont pas moins un élément caractéristique et un trait distinctif de la diplomatie marocaine telle que pratiquée depuis plus d’une décennie. Il va sans dire que le co-développement et le développement humain sont aujourd’hui les piliers de la diplomatie économique du Maroc.

Dans les faits, la nouvelle orientation diplomatique du Royaume tire son essence d’une démarche proactive, qui participe de la compréhension et surtout de l’anticipation des enjeux à venir, à laquelle S.M. MohammedVI donne aujourd’hui une nouvelle dynamique. La voie royale en matière de diplomatie se veut ainsi innovante et anticipative, parfaitement consciente des intérêts stratégiques du Royaume et des enjeux que dicte la nouvelle donne économique et politique mondiale. Ainsi, et «tout en restant attaché à la préservation de ses relations stratégiques, le Maroc n’en cherche pas moins, ces derniers mois, à diversifier ses partenariats, tant au niveau géopolitique qu’au plan économique», avait souligné SM le Roi dans un discours historique devant les chefs d’Etat des pays du Golfe. Et le Souverain d’ajouter que «le Maroc est libre dans ses décisions et ses choix et n’est la chasse gardée d’aucun pays. Il restera fidèle à ses engagements à l’égard de ses partenaires, qui ne devraient y voir aucune atteinte à leurs intérêts». C’est ainsi que les contours de la diplomatie nouvelle se dessinent. Ses lignes de démarcation bougent pour épouser les intérêts suprêmes de la nation. Un credo que le Maroc n’a pas hésité à mettre à exécution sous l’impulsion de SM le Roi.

Coopération engagée et solidarité agissante

En ce sens, et à l’occasion de la visite du Souverain en Russie, un accord de partenariat stratégique approfondi a été signé. Quelques jours plus tard, le Souverain a effectué une visite similaire en Chine. Visite lors de laquelle les deux pays ont jeté les bases d’un partenariat multidimensionnel avantageux pour les deux parties mais qui en profite aussi aux autres partenaires du Maroc, notamment ses amis et alliés de l’Afrique subsaharienne. Avec l’Inde, les possibilités d’un partenariat de haute portée sont en train d’être explorées. En novembre dernier, la présence du Souverain à New-Delhi, lors du sommet Afrique-Inde fut l’occasion d’ouvrir de nouvelles perspectives de coopération bilatérale. Ces nouveaux partenariats couplés aux pactes scellés avec de nombreux pays africains frères et amis, dans l’esprit d’une coopération Sud-Sud engagée et d’une solidarité agissante, ne tarderont pas à avoir des retombées positives en matière économique et surtout sur le plan de développement humain non seulement pour le Maroc, mais pour toute l’Afrique de l’Ouest. Aujourd’hui, le Maroc est en train de promouvoir un co-développement qui s’affranchit des pratiques de conditionnalité, qui ont longtemps marqué les relations Nord-Sud. En effet, la vision de S.M. le Roi, audacieuse et inédite pour l’Afrique, constitue une rupture historique et décisive avec les équations et les schémas classiques de coopération. C’est une rupture qui inaugure un partenariat axé sur un co-développement, dont la valeur ajoutée est basée sur la création de richesses communes. Cette rupture s’est encore matérialisée, il y a quelques jours, par le message adressé par le Souverain aux chefs d’Etat africains présents au 27e Sommet de l’Union africaine, tenu à Kigali, par lequel il annonce le retour du Royaume au sein de sa famille institutionnelle. Pour le Souverain, les perspectives prometteuses et vertueuses des efforts consentis en faveur du continent se traduisent par une vision authentique qui s’articule autour du triptyque : promotion de la paix et de la sécurité, l’impératif de croissance partagée et le devoir de solidarité, l’objectif étant d’ancrer l’Afrique dans un cercle vertueux.

De même, et dans le sillage de cette nouvelle orientation diplomatique, qui constitue une véritable inflexion de la politique étrangère du Royaume, le Maroc a érigé ses relations avec les pays du Golfe en une alliance stratégique qui fait de la solidarité, ainsi que la défense des valeurs communes et de l’intégrité territoriale des Etats, son point nodal. Ce tournant diplomatique majeur ne s’est pas seulement opéré dans le choix de nouveaux partenaires, mais également par des prises de position fermes, audacieuses et engagées. On n’oubliera pas, en ce sens, la fermeté avec laquelle le Maroc a répondu aux agissements du Secrétaire général de l’ONU concernant l’intégrité territoriale du Royaume ou encore le traitement réservé à la décision du tribunal de l’Union européenne sur l’Accord agricole. Sur ces deux questions, la position du Maroc a été on ne peut plus claire en refusant d’être l’objet d’une quelconque manipulation.