Pouvoirs
Deux mois sans gouvernement et l’attente risque d’être longue
Le PJD rejette tous les scénarios alternatifs au blocage.

Deux mois après les législatives, Abdelilah Benkirane n’a toujours pas réussi à former sa majorité. A en croire des sources au PJD, les négociations sont toujours suspendues à une nouvelle rencontre, la troisième, entre le chef du gouvernement désigné et le nouveau président du RNI. Ce dernier parti, assure-t-on, bien qu’en se disant favorable à la participation au gouvernement, reste néanmoins accroché à ses conditions du début. Le RNI exige, en effet, une majorité cohérente et solide capable d’accomplir son mandat, des ministres compétents et qualifiés et un programme qui réponde aux attentes de la population. Il tient, en même temps, à son partenariat stratégique avec l’UC, parti avec lequel il forme déjà un groupe parlementaire commun.
Quant au PJD, alors que tout le monde pensait que l’USFP faisait dorénavant partie de la future majorité, sa direction vient de tout remettre en cause en affirmant ne compter, pour le moment, que sur la seule participation de l’Istiqlal et du PPS. L’Istiqlal, lui, maintient sa position tout en reprenant ses attaques contre le RNI qu’il considère comme la source du blocage. En même temps, le secrétaire général du MP a soutenu, récemment, encore une fois, devant les membres de son groupe parlementaire, que le parti ne pourrait pas se permettre de se joindre à la future majorité dans les mêmes conditions qu’en 2011. Le MP appréhende, en effet, toute participation à un gouvernement avec seuls le PJD et des anciens membres de la Koutla.
Bref, le blocage est appelé à perdurer, sauf surprise de dernière minute. Pendant ce temps, tous les scénarios possibles et imaginables ont été évoqués et rejetés par le PJD. Le dernier en date auquel le parti s’est opposé énergiquement est celui d’un gouvernement d’union nationale.
