Pouvoirs
Conseil consultatif de la jeunesse : La loi organique sera prête avant la fin de l’année
Un débat national sera lancé. Il touchera 35 000 jeunes militants dans les partis politiques et les associations.

Combien de membres comptera-t-il ? Comment seront-ils désignés ? Et par qui ? Quelles seront leurs attributions ? Autant de questions que soulève le projet du futur Conseil consultatif de la jeunesse et de l’action associative dont la création est prévue par l’article 33 de la nouvelle Constitution. Mais pour le moment, personne ne peut y répondre. Et ce, pour la simple raison que c’est le débat national qui sera lancé dans les jours à venir qui nous le dira. Certes, certaines formations politiques, des associations ont leurs propres idées sur la question, mais elles ne dépassent pas le cadre de propositions. Ce qui est sûr, c’est que d’ici fin octobre, nous aurons une idée claire sur la conception du futur conseil.
Entre-temps, il semble que la question de la tutelle de ce projet a été résolue après avoir opposé Lahbib Choubani, ministre chargé des relations avec le Parlement et la société civile et M. Ouzzine, ministre de la jeunesse et des sports. Finalement, c’est ce dernier qui se chargera de l’élaboration de la loi organique. Mohamed Ouzzine a pris l’initiative d’engager un débat national sur la question. Et cela pour une raison logique et une autre qui l’est moins. Même si l’action associative rentre dans le cadre des compétences du futur conseil, cette action nous ramène en définitive à la jeunesse. L’autre raison étant que Choubani s’est fait beaucoup d’ennemis parmi les acteurs de la société civile. Du coup, ceux-ci préfèrent plutôt traiter avec le ministère de la jeunesse. Mohamed Ouzzine, lui, refuse de s’attarder sur ces détails. Il considère que c’est un projet du gouvernement. «Un projet transversal qui implique tout le monde», affirme-t-il.
Concrètement, explique Younes Jaouhari, directeur de la jeunesse au ministère de tutelle, un débat national sera lancé à partir du 22 septembre. Quelque 35 000 jeunes de 18 à 25 ans, membres d’associations ou de partis politiques, seront invités à y participer. Le débat sera encadré dans pas moins de 700 ateliers thématiques organisés dans 230 maisons de jeunes.
En parallèle, toutes les composantes de la société sont invitées à s’associer à cette concertation : acteurs institutionnels, société civile, secteur public, secteur privé et tous ceux qui œuvrent pour la jeunesse. «Ce n’est qu’une fois les avis des uns et des autres réunis que nous aurons une idée claire sur le projet», explique-t-il.
Qu’en pense l’opposition, ou du moins une partie de celle-ci ? «Ce conseil doit absolument faire un bon départ, celui de la stabilisation du modèle maroco-marocain de la jeunesse sur le plan des valeurs car les prochaines batailles mondiales seront celles des valeurs. Nous ne voulons pas des jeunes marocains aliénés, mais nous ne voulons pas non plus des jeunes renfermés sur eux-mêmes et versant dans le populisme et la facilité. Le conseil doit également creuser la piste de politiques publiques innovantes qui ont la capacité de rattraper les retards, de viser l’excellence et redonner confiance à travers un minimum d’indépendance financière», affirme le jeune député PAM Younes Sekkouri. Bref, ajoute Mehdi Mezouari, jeune député USFP, «le conseil doit permettre aux jeunes de participer activement à l’élaboration des politiques publiques».
