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Agadir : Une charte architecturale pour préserver la mémoire collective

Alors que la capitale du Souss s’engage pour la protection de son héritage urbanistique, plusieurs de ses sites sont en bonne voie pour être reconnus comme patrimoine national.

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Soixante-trois ans déjà ! Agadir, qui a été détruite le 29 février 1960 suite à un terrible tremblement de terre, commémore la semaine prochaine sa reconstruction. Du 27 février au 4 mars, une série d’événements et d’activités sont prévus. Au-delà des hommages rendus aux victimes de la tragédie, il s’agit de célébrer le patrimoine architectural et urbanistique de la ville. De nombreux édifices qui ont vu le jour lors des premières étapes de la reconstruction constituent aujourd’hui la mémoire collective de la capitale du Souss. Pour une préservation durable, 80 sites et bâtiments ont été récemment soumis à une charte architecturale pour une protection juridique les empêchant d’être démolis, tandis que leurs façades ne peuvent être modifiées. Cette opération est une étape nécessaire avant de prétendre à la reconnaissance en tant que patrimoine national, puis comme patrimoine de l’humanité. Pour y parvenir, il est nécessaire de préparer des dossiers détaillés et complets pour chaque édifice. Certains bâtiments de ce patrimoine ont fait l’objet il y a quelques années d’atteintes urbanistiques, d’où l’intérêt et l’urgence de s’engager au plus vite dans ce processus.
Dans le cadre du Programme de développement urbain (PDU), la réhabilitation de certains édifices constitue un grand pas en avant pour valoriser et protéger la richesse patrimoniale de la ville. Plusieurs lieux historiques ont bénéficié d’une mise à neuf pour honorer la mémoire de la ville, y compris des sites emblématiques du nouveau Talborjt, tels que le cinéma Sahara et le marché de Talborjt. Ces bâtiments sont des modèles architecturaux, et leur modernisation est maintenant terminée. Les places historiques du centre-ville sont elles aussi en cours de réhabilitation. La coupole d’Agadir, située dans l’ancien quartier industriel, est également un élément clé de ce programme. Abritant autrefois un marché de gros, elle aura bientôt une nouvelle vocation culturelle et gastronomique. Enfin, il convient de noter que l’ancien siège de Bank Al-Maghrib est en cours de réaménagement pour devenir un musée de la reconstruction et de la mémoire d’Agadir.

Reconstruction en trois temps
Il est important de rappeler que le programme de reconstruction de la ville d’Agadir après le séisme de 1960 a été mené en trois grandes étapes chronologiques. La première phase s’est déroulée de 1960 à 1972 sous l’égide du HCRA (Haut-Commissariat à la reconstruction d’Agadir) qui en était le chef d’orchestre. Les principaux quartiers construits au cours de cette période comprennent le centre-ville, la zone touristique, la Cité suisse, le nouveau Talborjt et les abattoirs. La plupart des premiers bâtiments ont été construits entre 1963 et 1970, avec des édifices emblématiques, tels que l’Immeuble A, la Poste principale, le Marché municipal et le Mur du Souvenir, tous représentatifs du mouvement moderne. Les quartiers des Amicales, Yhchach et Ennahda ont été aménagés entre 1972 et 1982, grâce à l’intervention de la délégation du ministère de l’Habitat et de la municipalité de la ville. À partir de 1982, l’Erac-Sud a pris la relève pour développer les centres périphériques d’Agadir. Depuis, Agadir est aujourd’hui en train de devenir un modèle de renouveau et de développement.