Mohamed Saïd Tahiri : il contribue à la professionnalisation du secteur touristique

Après 7 ans à la banque, il décide de créer sa propre entreprise dans la communication. L’expérience échoue.
Entre-temps, il s’est spécialisé dans l’accompagnement des entreprises en termes de formation.
En 2007, la Fédération du tourisme fait appel à ses services en tant que directeur général.
Mohamed Saïd Tahiri a fait sienne la fameuse maxime de Bernard Shaw : «L’homme raisonnable s’adapte au monde alors que l’homme déraisonnable s’obstine à essayer d’adapter le monde à lui-même». L’actuel directeur de la Fédération nationale du tourisme (FNT) ne s’y est pas résolu par hasard car il a roulé sa bosse un peu partout et s’est même essayé à être entrepreneur.
Mohamed Saïd Tahiri est né à Rabat en 1968, alors que son père et sa mère étaient enseignants en poste à Meknès. Mais autrement, il se sent «Meknassi» dans l’âme et ressent même une certaine fierté d’avoir établi un rapport privilégié avec la cité ismaélienne où il a toujours ses repères. Avec des parents appartenant au corps enseignant, il était naturel qu’il soit bien encadré. C’est un bon élève qui se fait remarquer par ses professeurs par son sérieux et son application. Il obtient son bac «sciences économiques» et s’installe à Rabat en 1987 pour une licence dans la même discipline qu’il obtient en 1992 à la Faculté des sciences de la capitale.
C’est à ce moment-là que va se produire un événement très marquant pour lui. A peine son diplôme obtenu que son père s’empresse de lui fixer un rendez-vous pour postuler à un poste dans une entreprise publique. Le problème c’est que le jeune homme voulait continuer ses études, sans aucune visibilité sur les moyens de financer ses études.
En fait, Mohamed Saïd Tahiri avait rencontré un enseignant de l’université de Nancy qui l’avait pressé de déposer son dossier et qui lui avait obtenu la moitié de la bourse pour la première année de ses études. Pour la suite comme pour arriver en France, il ne pouvait compter que sur lui-même. Il dut alors se rabattre sur les 3 000 DH d’économie de son livret d’épargne pour payer le billet du bus qui allait lui coûter 1 300 DH, car il était hors de question de prendre l’avion.
Il a écourté un parcours prometteur à BMCE bank
Arrivé à Nancy, il doit, dès le départ, chercher des petits boulots. Il ne rougit guère d’avoir exercé ses talents dans un marché aux puces ou d’avoir fait du porte-à-porte pour vendre de la coutellerie japonaise.
Tout cela ne l’empêche pas d’obtenir un DESS en économie. Il dut même travailler pendant une période pour la Banque nationale de Belgique à Strasbourg sans jamais «lâcher» ses études.
Quand il revient au bercail en 1995, il est recruté par la BMCE et ce qu’il a appris sur la compensation électronique va alors lui servir de base pour ses premières missions. Son premier salaire ? Il s’en souvient encore très bien : 4 000 DH/ mois. Il fait ses premiers pas dans le domaine de la banque au Maroc en prenant connaissance avec le dossier de la privatisation de la Samir dont la BMCE était une des banques conseil.
Il est à l’origine de la charte des RH dans le tourisme
Et très vite, il a la confiance des responsables et il est nommé d’abord adjoint au directeur du département «Titres» puis directeur du département «Middle office», avec la charge de gérer les dépôts, de gérer le réseau, d’informatiser les opérations et de préparer la dématérialisation de la compensation. Son parcours était prometteur.
En 2002, il ne sait pas quelle mouche l’a piqué pour créer une entreprise spécialisée dans la communication et l’affichage.
Il y mettra toute son épargne, quelque 300 000 DH. Mais il finit par déposer le bilan. Heureusement que la traversée du désert ne dure que quelques mois et que la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) lui tend une perche : créer le Centre de promotion de la mise à niveau pour les PME/PMI (CPMN), d’abord au niveau de Casablanca.
Avec d’autres intervenants comme l’ANPME et le Programme d’appui aux associations professionnelles (PAAP), il supervise des certifications ISO 9000 pour 22 entreprises dans le domaine de la transformation des produits de la pêche. Il reste au poste entre 2003 et 2006, date à laquelle il rejoint de nouveau une société privée de conseil où on lui confie l’accompagnement en termes de formation des PME en cours de certification, un domaine qu’il connaît, désormais, très bien.
Mais comme au moment de l’embaucher on lui avait promis des actions en contrepartie de ses compétences, il quitte la société, remarquant que son employeur ne souhaitait pas le considérer autrement qu’un simple salarié.
Pendant cette période quelque peu brouillonne, M. Tahiri s’activera tout de même dans l’associatif et finit par devenir le président de la section de Rabat de l’Association des jeunes promoteurs.
Mais la traversée du désert se termine en 2007 quand la Fédération nationale du tourisme (FNT) lui confie la direction générale. On lui propose le suivi et l’accompagnement de ce qui était appelé la Vision 2010.
Il travaille sans tarder sur la qualité de la formation et commandite une étude. Il est aussi à l’origine de la charte des RH et s’appuie sur le PAAP pour obtenir un financement de l’Union européenne à hauteur de 300 000 DH. «Avec un budget global de 3 MDH, dédiés à l’ensemble des actions, il est normal et légitime de chercher des bailleurs de fonds pour les actions lourdes», explique-t-il. Aujourd’hui, la FNT est en pleine élaboration et mise en place de la Vision 2020, avec en parallèle la convention collective dont l’étude est déjà faite. Mohamed Saïd Tahiri a également à cœur d’approfondir le partenariat privé/public et la professionnalisation du secteur en le dotant d’associations représentatives.