Les militants du PSD inquiets à propos
Ils réclament une représentativité au sein du conseil national et au bureau politique.
L’Union socialiste des forces populaires prend-elle de haut la décision des instances dirigeantes du Parti socialiste démocrate (PSD) de se fondre en son sein ? Le parti de Mohamed El Yazghi absorbera-t-il, sans aucune concession ni contrepartie, le parti de Aïssa Ouardighi ? Huit ans après la scission provoquée, non sans fracas et douleur, au sein du Parti de l’Organisation de l’action démocratique et populaire (OADP), les militants du PSD révisent leurs calculs et proposent, sans qu’on ne le leur ait demandé, la fusion de leur parti au sein de l’USFP. Pour, déclarent-ils, donner l’exemple à suivre.
A la veille de son VIIe congrès, l’USFP avait, certes, accepté le principe de l’intégration du PSD en son sein, mais sans plus. Des modalités de cette intégration ou de la représentativité du PSD dans les instances régionales et nationales de l’USFP, il n’en a jamais été question. Tout au plus, deux faits ont-ils retenu l’attention : la parole donnée à Aissa Ouardighi, secrétaire général du PSD, lors de la séance d’ouverture du congrès. Et, deux semaines plus tard, cette déclaration lapidaire de Mohamed El Yazghi lors d’une conférence de presse : «Les tractations sont en cours pour gérer les modalités de cette intégration».
«Montrer à l’USFP qu’il y a maintenant en son sein un nouveau parti, avec ses propres idées»
Si beaucoup de militants du PSD affichent leur satisfaction, les considérant comme un gage de bonne volonté, plusieurs voix dissonantes se sont fait entendre, dont celle de Abdessamad Belekbir, secrétaire général adjoint du PSD. Dans un entretien à la presse, il y a quelques jours, confirmé par une déclaration à La Vie éco, le fondateur du Mouvement 23 mars a fait part de sa propre vision de la procédure à suivre pour concrétiser cette fusion. « L’USFP, argumente-t-il, a préféré tenir son congrès et élire d’abord ses instances dirigeantes avant d’entamer le processus de fusion avec le PSD. A notre parti de procéder de la même manière. Il s’agit de montrer à l’USFP qu’il ne s’agit pas d’une simple absorption d’un parti par un autre, mais qu’il y a maintenant en son sein un nouveau parti, avec ses propres idées». M. Belekbir va plus loin puisqu’il réclame une représentativité respectable du PSD au sein des instances nationales et régionales de l’USFP. «Nous avons dissout notre parti, et c’est le plus grand sacrifice que nous puissions faire. Nous n’avons demandé ni ministère ni direction de cabinet ministériel. Au moins que l’USFP nous accorde, au sein de ses instances dirigeantes, une représentativité qui corresponde aux résultats que nous avons obtenus lors des dernières élections communales et nationales». Comment ? «Nous élirons, répond-il, sur la base de la proportion qui nous sera faite, nos propres représentants au sein du conseil national, qui, de leur côté, désigneront deux d’entre eux qui doivent siéger au bureau politique». L’USFP acceptera-t-elle de négocier cette représentativité ? L’avenir le dira.