Le principe de la fusion n’est pas mis en cause

Une commission sera créée pour gérer la fusion USFP-PSD.
Des réserves ont été bel et bien émises : elles
concernent le timing et les modalités.

Pour Saoud Talaa Atlassi, membre du bureau politique du PSD, l’intégration de ce parti au sein de l’USFP est loin de signifier son fiasco, mais découlerait de sa volonté de pousser à l’union de la grande famille socialiste. Entretien.

La Vie éco : Cette fusion a tout l’air d’être une simple intégration du PSD au sein de l’USFP…
Toute l’opération est basée sur la fusion, en tant que parti, et non en tant qu’individus, au sein de l’USFP. Il y a eu effectivement des militants du PSD qui, en toute indépendance, ont intégré l’USFP, cela n’engage qu’eux. Mais ce que nous voulons, nous, c’est une fusion d’un parti au sein d’un autre. La décision finale reviendra, en tout cas, au prochain congrès du PSD qui aura lieu en l’automne 2005. Cette orientation générale a été confortée par le dernier congrès de l’USFP : le seul parti marocain auquel la parole a été donnée lors de la séance d’ouverture est le PSD. Mohamed El Yazghi, lors de sa conférence de presse du vendredi 24 juin, a même parlé d’une commission pour gérer cette fusion. Cette intégration sera gérée entre nos deux partis et aucun n’aura à imposer à l’autre la façon dont cette intégration se fera. Autre fait très significatif : le VIIe congrès de l’USFP a fait une recommandation au conseil national nouvellement élu pour ouvrir ses portes au PSD.

Cette proposition de se fondre au sein d’un autre parti n’est-elle pas synonyme de fiasco du PSD, huit ans après la scission de l’OADP ?
Aucunement. Cette idée de fusion est, au contraire, un précédent et traduit l’esprit d’union qui anime les militants du PSD dans une seule famille socialiste. Pendant tout le parcours du PSD, nous avons prôné cette unification des forces de progrès et de démocratie dans notre pays. Cette intégration est loin d’être un échec du PSD puisque nous sommes représentés au Parlement, dans les communes et dans les organisations de masse. Notre parti a été même avant-gardiste dans la défense de la cause féminine. Si nous avons choisi d’intégrer l’USFP, c’est pour avoir un grand parti socialiste au lieu de cautionner la balkanisation et l’émiettement des socialistes. Avec neuf partis, la gauche marocaine est plus divisée que la droite. Il est facile de réunir son congrès et de continuer à fonctionner comme parti. Le plus difficile est de réunifier et non de diviser.

Il y a des mécontents. Ils refusent cette fusion avec l’USFP, à tout le moins la façon dont elle est menée. Certains militants ont même claqué la porte.
Sur la gestion de cette fusion, certes, il y a des divergences. Sur le principe, il n’y a pas de contestataires, ni dans le bureau politique ni dans le comité central. Il y a des réserves qui ont été manifestées quant au timing et aux modalités de la fusion, pas sur le principe. Il y a eu des départs du parti, c’est vrai, dans la région de Marrakech, mais qui n’ont pas de relation avec la décision de fusion.

Saoud talaa Atlassi Membre du bureau politique du PSD
Avec neuf partis, la gauche marocaine est plus divisée que la droite. Il est temps de réunifier la famille socialiste.