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Ali Bongo retourne au Gabon après un séjour médical de 5 mois au Maroc

Le Président de la République gabonaise, Ali Bongo Ondimba, a quitté, samedi, le Maroc au terme d’un séjour médical dans le Royaume suite à un AVC. A Libreville, une foule de sympathisants est venu célébrer son retour au pays.

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A son départ de l’aéroport de Rabat-Salé, le Président gabonais a été salué par le Chef du gouvernement, Saâdeddine El Otmani.

Depuis midi, les sympathisants du président ont commencé à affluer vers l’aéroport.

En mini-bus ou à bord de pick-up, des citoyens gabonais agitaient des tee-shirt à l’effigie du chef de l’État, scandant « Bon retour au pays président ». Le trafic était très perturbé sur la route menant à l’aéroport.

Vers 14H00 (13H00 GMT) plus d’un millier de personnes étaient rassemblées autour de l’aéroport, chantant et dansant pour célébrer le retour du président, a constaté un journaliste de l’AFP.

Des banderoles étaient déployées, sur lesquelles on pouvait lire « Bon retour chez vous boss ».

Une forte présence policière était présente sur les lieux.

« Je suis là pour accueillir notre champion », a lancé à l’AFP Ousmane Bouba Adamou, un militant du Parti démocratique gabonais (PDG, parti au pouvoir).

« C’était important pour nous de venir pour lui montrer notre soutien alors qu’il y a eu tellement de rumeurs ».

Très peu d’informations ont filtré ces cinq derniers mois sur le président gabonais et son état de santé.Depuis octobre, les bruits les plus fous, notamment sur l’existence d’un sosie, ont circulé sur les réseaux sociaux dans ce pays habitué à la « kongossa », la « rumeur » en langue locale.

« Aujourd’hui, nous allons le voir, ce n’est ni une momie, ni une mascotte, ni un sosie, ce sera Ali Bongo en chair et en os », a affirmé à l’AFP le militant exalté. Jeudi, après l’annonce du retour définitif du chef de l’Etat, le Parti démocratique gabonais avait largement diffusé sur les réseaux sociaux des appels « à se rendre massivement à l’aéroport » pour « réserver un accueil militant et chaleureux » au chef de l’Etat.

Samedi matin, de grandes affiches du président étaient visibles à Libreville et dans les communes alentours.Cette véritable démonstration de soutien au président intervient alors que depuis l’absence du chef de l’État dans le pays, l’opposition semblait avoir retrouvé un peu de son énergie.

Depuis quatre mois, elle a plusieurs fois appelé les autorités à saisir la Cour constitutionnelle afin qu’elle déclare une vacance de pouvoir en l’absence du président.En novembre, pour pallier l’absence de M. Bongo, la Cour constitutionnelle a ajouté un alinéa à la Loi fondamentale, permettant que certaines fonctions puissent être exercées, par le vice-président ou le Premier ministre, en cas « d’indisponibilité temporaire » du chef de l’Etat.

L’opposition et la société civile y ont vu « un coup d’Etat constitutionnel ».Depuis son AVC, le chef de l’Etat n’est revenu que deux fois au Gabon, à chaque fois moins de 48 heures.En cas de vacance, le président du Sénat doit assurer un intérim jusqu’à l’organisation d’une élection présidentielle dans un délai maximum de 60 jours. Une partie de l’opposition ne reconnait pas les résultats de l’élection présidentielle de 2016 donnant Ali Bongo vainqueur.

L’annonce des résultats avaient entraîné des émeutes et des violences meurtrières au Gabon.Fin février, dix personnalités politiques, syndicales et de la société civile ont lancé un ultimatum au pouvoir – fixé au 31 mars – pour déclarer la vacance du pouvoir, appelant à « agir » pacifiquement si celle-ci n’est pas déclarée.

En janvier, une tentative de putsch a lieu à Libreville pour dénoncer l’absence du président et vouloir établir « une transition démocratique ».

Après l’annonce jeudi du retour du président, le gouvernement gabonais avait « salué » dans un communiqué « le peuple gabonais » qui « à aucun moment, n’a cédé aux sirènes de la division, de la haine et de l’extrémisme ».

« Sa convalescence au Maroc est terminée, il sera désormais au Gabon de façon permanente », a déclaré à l’AFP samedi une source proche de la présidence. N’excluant pas que le président puisse s’absenter périodiquement pour « des soins à l’étranger ».

(Avec AFP et MAP)