Carrière
Déprime au travail : Questions à Rokia Goudrar, directrice des Ressources humaines à Lydec
Rokia Goudrar : «On tient compte aussi bien des problèmes physiques que mentaux de nos collaborateurs»

La Vie éco : Comment gérez-vous la question de la santé mentale au travail au sein de votre entreprise ?
Employeur de référence du Grand Casablanca, Lydec place la santé et la sécurité au travail au cœur de ses priorités. L’entreprise est, d’ailleurs, certifiée ISO 9001 version 2008 et OHSAS 18001 version 2007, pour son système de management intégré Qualité et Santé & Sécurité au Travail (QSST).
En matière de santé, Lydec accorde la même importance à la santé physique de ses collaborateurs qu’à leur santé mentale. En effet, l’Organisation mondiale de la santé définit la santé comme un «bien-être physique, mental et social». C’est ainsi que la détermination de l’aptitude au travail, aussi bien lors des visites d’embauche que lors des visites périodiques annuelles ou autres, tient compte des capacités physiques et mentales dont dispose le collaborateur pour accomplir ses tâches et ses missions.
En matière d’accident du travail, nous considérons de la même manière le traumatisme psychique et le traumatisme physique subis lors de l’exercice de l’activité. Il est ainsi possible de déclarer comme accident du travail le cas d’un collaborateur sans lésions corporelles, sur la base d’un préjudice psychique dû à une agression verbale ou un comportement incorrect vis-à-vis d’un de ses collègues.
Tenez-vous fréquemment des statistiques concernant le sujet ?
Nous tenons des statistiques sur l’ensemble des aspects liés à la santé des collaborateurs, à savoir les accidents du travail, les maladies professionnelles et toutes les pathologies générales. Parmi ces pathologies figure tout ce qui concerne les troubles psychiques ou psychosomatiques. Pour cet aspect, les statistiques portent sur les arrêts maladies, les avis d’inaptitudes et les demandes de reclassement et d’aménagement de poste faites par le médecin du travail. Des postes adaptés sont ainsi proposés à certaines personnes suivies pour des maladies chroniques mentales.
Quels sont les problèmes les plus récurrents ?
Généralement, les problèmes sont d’origine externe. Ils sont liés, par exemple, aux conditions de transport, de garde des enfants et de la vie familiale en général. D’autres problèmes sont dus à des altercations que les collaborateurs ont lors de l’exercice de leur fonction. Dans ce cadre, nous avons mené une étude sur la «pénibilité au travail» des côtés physique et mental, selon le modèle Karazek, célèbre psychologue américain spécialiste du stress. Les résultats de l’étude n’ont pas montré de contraintes psychiques particulièrement néfastes pour la santé mentale des collaborateurs interrogés.
Disposez-vous d’une cellule psychologique ?
Notre entreprise dispose d’une organisation, comprenant le Centre de santé au travail, la Direction des ressources humaines et les GRH des entités concernées, qui reste à la disposition des collaborateurs en cas de problème quelconque. Un premier entretien est mené par le médecin du travail pour apporter conseil et orientation au collaborateur. Le médecin du travail peut faire appel à des spécialistes conventionnés pour avis complémentaire, traitement et éventuel arrêt de travail si nécessaire. La médecine du travail intervient, ensuite, pour les adaptations de postes, en proposant soit des aménagements des activités ou des horaires du travail, soit des mobilités vers d’autres fonctions.
