Influences
Université Ibn Zohr : 1 400 enseignants pour 126 000 étudiants
Selon la vice-présidence de l’université, il faudra encore 200 postes permanents pour garantie un meilleur encadrement.
L’avenir économique de la région Souss Massa est annonciateur de nouveaux emplois. Dans cette dynamique, les établissements de formation jouent un rôle crucial pour fournir de la main-d’œuvre composée de profils diversifiés. Dans ce paysage, l’Université Ibn Zohr est incontestablement l’organe le plus pourvoyeur en nombre de diplômés dans la région. L’entité est, de fait, la plus grande université dans le Royaume de par le nombre de ses étudiants. Tous établissements confondus, à travers son champ d’action, l’Université Ibn Zohr compte plus de 120 000 étudiants cette année.
Rappelons que l’Université Ibn Zohr couvre cinq régions du Royaume. Elle est ainsi présente dans 8 villes à travers 16 établissements, soit une couverture de plus de 50% du territoire national. Ce déploiement s’est traduit par une augmentation de la capacité d’accueil de près de 300%, comparativement à il y a 20 ans, après un investissement global de 938 MDH.
Dans un environnement régional où se côtoient trois secteurs clés, à savoir l’agriculture, la pêche et le tourisme, les universités et écoles de formations d’Agadir et région ont fort à faire pour répondre aux besoins en ressources humaines de ces activités et ceux à venir. Pour ce faire, ce ne sont pas moins de 180 filières environ que compte l’université Ibn zohr à travers ses établissements implantés dans le Souss Massa et dans les provinces du Sud. Aujourd’hui ce sont encore une vingtaine de filières qui sont en cours d’accréditation, précise Abdelaziz Bendo, vice-président de l’Université Ibn Zohr. Il y a aussi la création de nouveaux centres de formation tels qu’un établissement en projet à Assa et une faculté programmée à Tiznit, qui sera dédiée à l’économie et au développement durable. En attendant, les principaux projets réalisés ces dernières années sont, entre autres, la Faculté de médecine (360 millions de DH), un campus universitaire à Ait Melloul (190 millions de DH), une nouvelle Ecole nationale des sciences appliqués (86 millions de DH) et une nouvelle faculté à Taroudant (26 millions de DH). L’effort de proximité et de diversification des filières est donc grand et la qualité des formations est conforme aux standards internationaux.
Le taux d’encadrement reste toutefois encore à renforcer. Comptant 126000 étudiants précisément, l’université ne dispose que de 1400 enseignants permanents. Ce qui reste bien sûr très peu, même si le corps enseignant est renforcé par des enseignants vacataires. De l’avis du Professeur Bendo, il y a un grand besoin de 200 postes permanents pour assurer un meilleur encadrement. Le nombre du personnel administratif est aussi à renforcer, l’Université Ibn Zohr ne disposant à ce niveau que d’un effectif de 700 personnes. Une meilleure adéquation avec les besoins du marché du travail est aussi nécessaire. Chaque année, ce sont près de 15 000 diplômés universitaires, tous établissements confondus, qui sont mis sur le marché à l’échelle régionale. Et si le taux d’insertion global est de 12 à 15%, celui des diplômés de licences fondamentales ne dépasse pas les 9% contre un taux de 80 à 90% chez les diplômés des grandes écoles de commerce et d’ingénieurs. D’où l’intérêt de s’investir encore et encore en faveur d’une meilleure formation de manière à produire des profils mieux outillés.
Innovation
C’est dans cette optique que l’Université Ibn Zohr s’est engagée dans la réalisation d’une cité d’innovation. Le chantier qui s’inscrit dans le cadre du Plan d’accélération industrielle est d’un coût global de 42 MDH. Il est mené en partenariat avec le Conseil régional du Souss Massa, le ministère du commerce et de l’industrie, à travers une contribution respective de 12 et 15 MDH. Le reste, 15 MDH, est à la charge du ministère de l’enseignement supérieur.
Après un démarrage des travaux en janvier dernier, l’établissement devrait être opérationnel en septembre 2019. Pour les responsables de l’université, la structure sera à terme un véritable carrefour entre chercheurs et industriels.