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Influences

Tétouan : Le récit émouvant de Rachid Niny à la Maison de la poésie

La Maison de la poésie de Tétouan a organisé, samedi 25 février, au théâtre de la Maison de la culture, la cérémonie de présentation et de signature du nouveau recueil de Rachid Niny, intitulé «Confessions sous la torture».

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Lors de cet évènement tenu dans le cadre de la manifestation «Un poète parmi nous», le chanteur marocain Fouad Zbadi a offert un concert musical exceptionnel, en présence de centaines d’aficionados de la poésie et de la musique authentiques. Le public a eu rendez-vous avec des chansons immortelles comme «kol lil maliha», «ward jamil» ou encore «ya mahboubi»

Des étudiants des beaux-arts, du conservatoire et du master de cinéma de Tétouan ont ouvert le bal de cette cérémonie, avec une performance théâtrale, mise en scène par le dramaturge marocain Youssef El-Rihani.

À cette occasion, Rachid Niny a présenté un texte émouvant sur sa première visite à Tétouan, qui date des années 90, lorsqu’il y était venu pour chercher du travail, après l’échec de sa tentative d’immigrer vers l’Europe. «Quand j’ai complètement perdu espoir d’avoir un avenir dans mon pays, j’ai pris la décision de partir. J’ai toujours eu l’impression de vivre une demi-vie, d’habiter une maison à moitié finie, de vivre avec des demi-solutions et de faire les choses à moitié. Je n’étais plus attaché à ces endroits où je suis né et où j’ai passé mon enfance, mon adolescence et ma jeunesse.  Tout est devenu ennuyeux, insignifiant et temporaire», raconte notre confrère.

«Je ne me rasais plus la barbe et j’ai renoncé à mes tentatives infructueuses d’arrêter la chute de mes cheveux. Je ne rangeais plus mon lit et je dormais sans me changer, comme n’importe quel recherché. J’ai échoué à obtenir un emploi dans la fonction publique ; malgré un an de cris devant le siège de la préfecture. Et je ne suis pas arrivé à trouver un emploi stable dans le journalisme, comme j’en ai toujours rêvé, au lieu de travailler comme un pigiste… », a-t-il poursuivi.

Rachid Niny a raconté également l’histoire de sa recherche d’emploi dans des ateliers de construction à Martil, et comment la tentative a échoué. Il parle de son retour à Tétouan. Il a eu l’idée d’acheter un billet de cinéma Avenida, pour qu’il puisse dormir au moins deux heures. Avec son compagnon de voyage, il a essayé de chercher un toit pour s’abriter jusqu’à ce qu’ils trouvent un travail. Ils ont passé un seul jour chez un ami et ils étaient obligés de quitter la ville avant de retourner dans leur ville natale…

Après cette histoire touchante, qui nous rappelle le style journalistique du fondateur d’Al Akhbar, Niny a fait la lecture d’un poème de son nouveau recueil, qui parle de l’amour et de son effet magique sur les gens et leurs cœurs.

De son côté, le critique et universitaire marocain Mahmoud Abdelghani a mis en exergue l’expérience de Rachid Niny, soulignant que ce nouveau recueil s’inscrit dans un courant poétique qui est apparu dans les années 90 et qui se veut une transition dans le style, dans l’imagination et dans la réalité…

À la fin de la cérémonie, l’artiste-peintre Hassan Chaer et le poète syrien Nouri Al-Jarrah ont offert une œuvre poétique artistique à Rachid Niny, à l’occasion de la signature de son nouveau recueil.