Société
Transport urbain par autobus à Casablanca : une période transitoire dans le flou
Le nouveau prestataire utilisera une partie de la flotte de M’dina Bus. La question des employés de M’dina Bus demeure en suspens, après sa mise sous séquestre par le wali de Casablanca.

Les Casablancais doivent encore prendre leur mal en patience. Si l’annonce du nouveau prestataire du transport urbain par autobus a réjoui les voyageurs, ces derniers devraient attendre encore une année, avant le début réel du contrat avec Alsa. Entretemps, c’est cette même société qui sera en charge de gérer cette période transitoire, qui commence le 1er novembre 2019, en vertu d’un premier contrat de gestion provisoire. Jusqu’à présent, le Conseil de la ville et Alsa n’ont pas tranché sur plusieurs points névralgiques de ce service public. Par conséquent, plusieurs obstacles de taille s’opposeront désormais à la «continuité de service essentielle», que souhaite préserver Abdelaziz El Omari, président du Conseil de la ville, comme il l’a déclaré lors de la première séance de la session ordinaire du conseil, le 3 octobre.
Premier obstacle, les 700 nouveaux véhicules, que devront acquérir conjointement les deux partenaires, ne seront disponibles que d’ici un an. Selon Imane Sabir, président de l’Etablissement de coopération intercommunal Al Baida, Alsa utilisera les bus de M’dina Bus. Ce qui pose problème, vu l’état délabré de ces derniers. «La période transitoire sera assurée par Alsa, mais avec les véhicules de M’dina Bus, car les nouveaux bus ne seront prêts qu’en novembre 2020. Environ 400 bus seront ainsi récupérés pour assurer le service», a-t-elle déclaré. En outre, Alsa se chargera de mettre en place une centaine de bus supplémentaires. «Nous sommes actuellement en train de négocier pour faire augmenter ce nombre», poursuit M. Sabir.
Abdelaziz El Omari met davantage de lumière sur cette période transitoire. «A ce jour, nous nous ne sommes pas encore mis d’accord avec Alsa sur plusieurs points. Nous sommes en train d’étudier plusieurs propositions afin que le service soit amélioré, en attendant que les nouveaux bus arrivent. Il n’y aura pas de saut qualitatif notoire au cours de cette période, mais le service sera meilleur que celui proposé par M’dina Bus au cours des dernières années». Fin de citation.
Pour ce qui est du retard accusé dans la livraison des nouveaux bus, «il s’explique par le fait que nous avons commandé des bus avec des caractéristiques particulières. Mercedes figure parmi les trois sociétés qui nous livreront une partie de ces véhicules», précise la présidente de l’ECI Al Baida.
Plusieurs points en suspens
Autre explication, celle d’Abdelaziz El Omari qui met en avant la difficulté de trouver un financement, une question primordiale. «Nous n’avons commandé les 350 bus que lorsque nous avons assuré le financement et voté la convention avec l’ECI Al Baida, une convention qui régit le montage financier. Pour l’instant, ce que l’ECI a pu procurer est le financement de 350 bus à 1,1 milliard de dirhams, auquel contribueront la région Casablanca-Settat et le Fonds d’accompagnement des réformes de transport (FART)», a-t-il souligné.
Le 15 octobre, le contrat avec Alsa sera voté par l’Etablissement de coopération intercommunal. S’il n’y a aucune raison que ce contrat ne soit pas entériné, demeure néanmoins la question épineuse des employés de M’dina Bus, après la mise sous séquestre de cette dernière par Said Ahmidouch, wali de Casablanca, vendredi 4 octobre. Pour rappel, une première grève des salariés de l’ancien prestataire casablancais avait été suspendue. A suivre.
