Société
Santé au Maroc : Témoignage d’une patiente souffrant d’une insuffisance rénale…
On l’appellera Fatima. Notre témoin rencontrée au CHU IBN Rochd de Casablanca souffre depuis 10 ans d’une insuffisance rénale.

Celle-ci n’est pas terminale, mais Fatima doit suivre un régime alimentaire strict et prendre un traitement lourd. «J’ai une facture de 2 000 dirhams par mois pour mes médicaments sans compter la consultation chez le néphrologue. J’ai pu au départ faire face à ces dépenses, mais par la suite, ma famille a dû cotiser pour mes soins, étant donné que j’avais un crédit immobilier et deux enfants scolarisés dans une école privée». Fatima était secrétaire dans une PME mais son patron, ayant une bonne opportunité d’emploi, a émigré au Canada après avoir liquidé son affaire. «Il m’a donné une petite compensation qui m’a permis de subvenir, durant les trois premières années, à mes dépenses de santé mais par la suite je n’avais plus les moyens», raconte notre témoin qui n’est plus déclarée à la CNSS. Donc pas de couverture médicale.
Si elle est venue au CHU, c’est pour se renseigner au guichet Ramed sur les conditions requises pour en bénéficier. «Cela risque de prendre du temps car il faut que la CNSS me délivre un certificat de non-couverture par l’AMO que je dois intégrer dans mon dossier de demande du Ramed. Je ne sais pas combien de temps il faudra pour effectuer les démarches, je m’inquiète et j’ai peur de devoir arrêter mon traitement et d’aggraver mon état», se plaint Fatima.
La réceptionniste du guichet la rassure en lui expliquant que les démarches ne prendront pas plus d’un mois et que dans le cadre du Ramed la prise en charge des malades rénaux est gratuite en cas d’hémodialyse. Mais, en ce qui concerne les soins ambulatoires et les médicaments, ils restent à la charge du patient. Pour Fatima, si les siens ne peuvent plus l’aider, elle devra acheter les médicaments à crédit à la pharmacie du quartier. Quant au suivi médical, elle essaiera le centre de santé du quartier…Mais rien n’est garanti, car, dit-elle, «le médecin n’est que très rarement au centre de santé…»
