Société
Préscolaire : Questions à Mounya El Aouni, Directeur associé de Qualifes Conseil
«La concurrence deviendra de plus en plus féroce».

La Vie éco : Comment est venue l’idée d’élaborer un référentiel de labellisation ?
Les familles ne savent pas dans quel établissement inscrire leurs enfants et n’arrivent pas à faire facilement leurs choix.
C’est de là qu’est venue la réflexion d’adopter un référentiel normatif afin d’octroyer un label de qualité qui les aidera dans leur décision.
Les travaux ont duré deux ans avant d’adopter Label Enfance. Nous avons mis en place des normes à 100% nationales qui correspondent à la réalité du secteur dans notre pays.
Avez-vous, dans votre démarche d’élaboration, pris connaissance de ce qui se fait dans d’autres pays, notamment les pays européens ?
Nous avons souhaité nous inspirer de ce qui se fait ailleurs, mais lorsque nous avons effectué un benchmark avec le Canada, la Suisse, la France et la Belgique, il a été constaté que dans ces pays, contrairement au cas marocain, le secteur du préscolaire est très réglementé.
Dans certains pays, on dispose même de réglementation très poussée, notamment spécifique à l’écologie ou encore à la portée sociale du préscolaire. Du coup, nous avons opté pour un référentiel totalement marocain, fruit d’une large concertation via des ateliers thématiques avec nos partenaires et des focus groupes avec des mamans afin d’évaluer leurs besoins.
La certification des crèches aura-t-elle un impact sur le coût de la scolarisation ?
Ce n’est pas le but bien entendu. L’objectif est d’améliorer la qualité des prestations fournies par ces établissements en vue d’une prise en charge des enfants en bas âge et d’un apprentissage de qualité.
Donc il est important que ce contact se passe dans les meilleures conditions…
Mais les crèches pourraient en faire un argument commercial de taille pour justifier leurs prix qui sont, il faut le dire, déjà élevés ?
En effet, dans le secteur il y a tout et n’importe quoi en ce qui concerne les frais de scolarité. Notre objectif est de procéder à une homogénéisation des frais d’inscription et du coût de scolarité afin, d’une part, d’assainir le secteur, et, d’autre part, d’encourager les familles à scolariser leurs enfants dans les établissements du préscolaire.
Quelles sont, selon vous, les perspectives du secteur ?
Le secteur est en développement, nous notons qu’aujourd’hui il y a plusieurs projets de nouvelles crèches. Ce qui va élargir l’offre, permettant ainsi aux parents d’avoir un large panel de choix. Et la concurrence va devenir féroce entre les établissements qui visent, chacun de son côté, à répondre le plus possible aux besoins et aux exigences des familles. Il y a quelque temps, les parents décidaient en premier lieu en fonction de la commodité, notamment la proximité du domicile et de l’opportunité de contact avec d’autres enfants. Alors qu’aujourd’hui les exigences sont autres, on parle d’épanouissement, d’apprentissage de l’enfant, de préparation aux tests d’admission aux missions étrangères. Et notre objectif est d’accompagner les crèches dans cette évolution…
