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Société

Pédiatrie : de plus en plus de pathologies cancéreuses et neurologiques au Maghreb

Un virage épidémiologique dans les pathologies infantiles
Il faut rester vigilant vis-à-vis du paludisme qui se développe avec les voyages aériens
Un site web ouvert aux médecins marocains intéressés par la vaccination infantile.

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Le profil des pathologies infantiles dans les pays maghrébins a subi, ces vingt dernières années, un véritable virage épidémiologique. Si on voit de moins en moins de maladies liées à l’infection ou à la malnutrition, le pédiatre marocain et maghrébin est de plus en plus confronté à la pathologie cancéreuse et neurologique de l’enfant. Il est donc impératif pour les pédiatres maghrébins de la génération des années 70 de faire un bilan afin de comprendre les tenants et les aboutissants de ces virages épidémiologiques. C’est en ces termes que le professeur Khalifa, l’une des sommités de la pédiatrie au Maroc et au Maghreb, a interpellé les autorités sanitaires en général et les pédiatres en particulier, lors du 29e Congrès national de la société marocaine de pédiatrie (SMP), qui a coïncidé avec le 28e Congrès maghrébin de la même spécialité ainsi que celui des pédiatres de langue française (APLF), qui se sont tenus à Marrakech du 11 au 15 avril.

Pour le Dr Said Afif, président de ce dernier congrès, les enjeux ne sont pas que médicaux et scientifiques, mais également économiques? C’est une occasion historique pour les pédiatres marocains de mettre en place des mécanismes durables pour une coopération entre les pays francophones en matière de formation continue en pédiatrie.

«Un de nos objectifs stratégiques, notamment avec nos collègues de France, de Suisse et du Canada, précise le Dr Afif, est la signature de conventions, avec des cahiers des charges précis, qui vont servir au développement de pôles d’excellence en pédiatrie aussi bien en milieu universitaire, libéral que public au Maroc.» Une de ces premières concrétisations est le lancement au Maroc, après la France et la Suisse, d’un site web (www.infovacmaroc.ma), ouvert aux médecins marocains qui veulent s’informer sur les dernières données scientifiques en matière de vaccination infantile.
Recherche d’«helicobacter pylori» en cas de signes gastriques persistants.

Cette rencontre franco-africaine de pédiatrie, à l’heure des débats qui accompagnent la mise en place de l’Amo au Maroc, a été également une opportunité scientifique pour mettre en exergue les avancées diagnostiques et thérapeutiques dont bénéficient les maladies infantiles et pour lesquelles les organismes gestionnaires de l’assurance maladie au Maroc doivent faire preuve d’imagination, d’intelligence et de réactivité. Objectif : avoir les meilleurs soins qu’offre la pédiatrie moderne.

Cinq conférences d’actualité ont été suivies, portant sur les affections gastriques et l’implication d’une bactérie, l’hélicobacter pylori, les convulsions néonatales, le paludisme de l’enfant, la réanimation néonatale et le déficit immunitaire primitif. Ainsi, il n’est plus accepté aujourd’hui, devant des signes gastriques persistants, de ne pas faire une fibroscopie et un prélèvement, à la recherche de l’hélicobacter pylori. Le protocole thérapeutique impose alors l’association d’un antibiotique spécifique.

De même, il faut être vigilant vis-à-vis du paludisme, qui commence à prendre de grandes proportions, surtout avec le développement des voyages aériens. Devant un syndrome fébrile, qui ne fait pas ses preuves, et surtout après un séjour dans une zone d’endémie palustre, pensez à faire un examen de sang simple, la «goutte épaisse», qui permet le diagnostic du paludisme. Quant aux convulsions de l’enfant, une fièvre persistante doit faire penser à une lésion tumorale, contre laquelle, grâce aux examens d’explorations comme l’IRM, et, aux techniques chirurgicales de pointe, des traitements adéquats sont proposés.