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Société

Les intoxications par les plantes se multiplient au Maroc !

Le Centre antipoison et de pharmacovigilance du Maroc met en garde les citoyens sur les traitements prodigués par des phytothérapeutes et des tradipraticiens lors des émissions radio. Dans sa revue de « toxicologie » du 4ème trimestre 2013 qui vient d’être publiée, le Centre considère que ces émissions rentrent dans le cadre de l’exercice illégal de la médecine qui met la santé des patients en péril.

Publié le

herboriste Maroc 2014 01 28

Les herboristes sont à nouveau dans le collimateur. Le Centre antipoison et de pharmacovigilance du Maroc (CAPM) met en garde les citoyens sur les traitements prodigués par des phytothérapeutes et des tradipraticiens lors des émissions radios. Dans sa revue de «toxicologie» du 4ème trimestre  2013 qui vient d’être publiée, le Centre  considère que ces émissions rentrent dans le cadre de l’exercice illégal de la médecine qui met la santé des patients en péril. «Sans autorisation et sans contrôle, les phytothérapeutes et les tradipraticiens continuent à provoquer de plus en plus de victimes sans pour autant être jugés et condamnés», déplore le CAPM. Pour cette institution qui relève du ministère de la santé, il faut réglementer au plus vite  le métier d’herboriste et de phytothérapeute. Celle-ci tient à souligner que malgré la saisie de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA) par le ministère de la santé, aucune mesure n’a été prise pour réguler ce type d’informations.  Rappelons à ce sujet qu’en mai 2013, le ministre de la santé, Lhoussaine Louardi, avait adressé une  lettre à la présidente de la    HACA  suite à la diffusion par certaines radios d’émissions de santé animées par des personnes se faisant passer pour des médecins herboristes et qui prodiguent des traitements dont les effets thérapeutiques n’ont jamais été reconnus à l’échelle internationale et nationale. Le CAPM invite les médias à sensibiliser le public à l’usage anarchique des plantes au lieu d’encourager de telles pratiques. Pour  donner une idée sur l’impact de ce phénomène sur la santé des citoyens, le CAPM cite plusieurs cas d’intoxications aux plantes. A commencer par l’intoxication au «Daghmous». Le CAPM a reçu des appels pour 7 cas d’intoxication suite aux conseils délivrés par une chaîne radiophonique nationale sur les éventuelles vertus   du Daghmous . Il s’agissait de cinq membres d’une même famille  qui ont ingéré le jus de la plante utilisé comme fortifiant. Ils se sont plaints d’irritations buccales, de douleurs abdominales et de diarrhées. La sixième personne intoxiquée, une jeune patiente l’a prise pour un kyste du sein. La femme a aussitôt  souffert d’une forte irritation digestive avec des vomissements, sans aucune amélioration de sa maladie initiale.

Quant à la septième personne intoxiquée, il s’agit d’une patiente de 28 ans. La jeune femme  a pris la plante pour traiter une rhinite allergique. Elle a alors présenté une altération de l’état général et une cytolyse hépatique qui est une destruction des cellules du foie. A noter que la toxicité  de cette plante  dépend de la partie utilisée, de la dose et du mode de préparation. Par voie orale, la résine peut provoquer une inflammation des muqueuses digestives avec gastroentérites, des ulcères gastro-intestinaux, des hématuries, des arythmies cardiaques et une hypotension, des convulsions, voire  un coma. Parmi les autres plantes incriminées, figure  «l’armoise blanche». Suite à un conseil écouté à la radio, une fille de 6 ans s’est vue administrée de l’huile de l’armoise blanche. L’enfant a présenté des nausées et vomissements et a été amenée à l’hôpital dans un tableau de convulsions. Arrivée aux Urgences, la jeune fille a fait un arrêt cardiaque. Elle a pu être sauvée grâce à un massage cardiaque et l’utilisation d’une thérapeutique appropriée. Le CAPM précise que l’intoxication par l’armoise se manifeste   par un étourdissement et des vomissements. À doses élevées, cette plante  peut provoquer une hémorragie cérébrale, une hépato néphrite et des convulsions sans omettre ses effets secondaires sur la reproduction et la fertilité.