Société
Le surf, un écosystème florissant encore à accompagner
Pari réussi pour la première édition du Salon professionnel «Taghazout Surf Expo». La rencontre confirme le grand potentiel de ce sport au Maroc et offre l’occasion de débattre de son impact socioéconomique dans le Souss.

La station balnéaire de Taghazout a vécu la semaine dernière au rythme de la première édition du Salon professionnel «Taghazout Surf Expo». C’est sur le site mythique et emblématique d’Anchor Point où se trouve la plus renommée des vagues du Royaume que s’est dressé comme un village ce salon inédit. Une première en Afrique qui a drainé des milliers de visiteurs du 27 au 30 octobre.
Pour l’Association Taghazout Surf Expo, c’est aujourd’hui un challenge relevé. Pendant quatre jours, du matin jusqu’à tard le soir, l’événement a été très animé. Programmation culturelle, soirées artistiques, ateliers, master-class, des activités tout au long de sa durée se sont succédé. C’était l’occasion de débattre notamment lors de tables rondes de l’impact socioéconomique du surf dans le Souss, du développement de l’activité au Maroc et de revenir sur l’histoire du surf dans la localité de Taghazout. Toute cette dynamique de formation au surf a commencé à Taghazout il y a près de 30 ans. On se souvient encore comment Hervé Pignoges, un enseignant d’éducation physique dans les établissements français d’Agadir, a intégré la discipline sportive du surf dans les programmes scolaires de l’établissement avec l’accord de ses responsables.
Pour une surf City marocaine
C’est ainsi que pendant des années des cycles de surf obligatoires dans le cadre des activités obligatoires des programmes d’éducation physique ont été mis en place et suivis par 100% des élèves. La démarche a généré des champions internationaux tels que Othmane Choufani, Ramzi Boukhiam, Brahim Iddouch. Ce mouvement né à Agadir a bénéficié du soutien royal. Le Souverain, à l’époque Prince Héritier, a soutenu la naissance de l’équipe nationale et sa première participation aux Championnats du monde de surf à Rio en 1994.
Agadir et ses plages sont aujourd’hui au sommet des destinations de surf les plus fréquentées. Pour maintenir cette dynamique et la renforcer, il est important toutefois d’agir à plusieurs niveaux. Pour Said Bella, co-fondateur de l’Association Taghazout Surf Expo, il est important de développer un produit d’hébergement adapté pour les surfeurs. Le surf étant un style de vie. Il cite dans ce contexte le modèle de la nouvelle zone salvadorienne appelée surf City aujourd’hui connue pour être une destination de classe mondiale. Le coach et propriétaire d’un surfcamp à Sidi Ifni, Oscar Rigati, souligne aussi l’intérêt de renforcer l’aérien et désenclaver les sites de surf. Le littoral étant la matière première de cet écosystème, Rachid Moutchou, également co-fondateur de l’Association Taghazout Surf Expo, insiste de son côté sur une meilleure gestion des plages et la protection de l’environnement.
Pour les professionnels, il y a lieu aussi d’encadrer les écoles de surf, de surveiller la qualité des enseignements et d’encourager les jeunes pousses. Il y va de maintenir la région au top des hauts lieux du surf dans le monde.
