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Société

Le centre d’addictologie Ibn Rochd face a une demande croissante.

Plus d’une décennie après sa création, le Centre d’addictologie de l’hôpital universitaire Ibn Rochd de Casablanca fait désormais face au défi d’une demande croissante de personnes souffrant de troubles addictifs de tous genres et en quête de retrouver une vie normale.

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La lutte contre laddiction aux drogues

Cette structure, à l’instar des deux autres centres de Sidi Moumen et de Bousmara, constitue une pierre angulaire des plans de la capitale économique pour la réalisation des objectifs du Programme national de lutte contre les comportements addictifs, mis en œuvre, en 2010, par la Fondation Mohammed V pour la solidarité, en partenariat avec les ministères de la Santé et de l’Intérieur, conformément aux Hautes directives royales.

Le programme national a pour finalité de protéger les jeunes contre la toxicomanie, améliorer la qualité des soins dispensés aux personnes en proie à une forme d’addiction, faciliter leur accès aux structures de prise en charge, inciter la société civile et le monde associatif à s’engager résolument dans le traitement des problèmes d’addiction et aider les familles des patients à faire face aux effets négatifs des comportements de dépendance.

La cheffe du Centre, le Pr. Meriem El Yazaji, souligne, dans une déclaration à la MAP, que les services de cet établissement ne ménagent aucun effort pour s’acquitter de leurs missions et de fournir des prestations de qualité aux patients, en dépit de sa capacité d’accueil réduite (13 lits) et de ses ressources humaines limitées (5 médecins spécialistes).

Le centre reçoit, en effet, une moyenne quotidienne de 40 cas de Casablanca et ses environs, a-t-elle fait observer, se félicitant, néanmoins, du fait que cette structure a engrangé « une bonne réputation » depuis sa création en 2009.

Malgré le « nombre considérable » de patients, le centre tente, tant bien que mal, de gérer la pression, en partie allégée par les services fournis par le nouveau centre de Sidi Moumen et celui de Bousmara, dont les équipes s’emploient à atténuer les souffrances des toxicomanes tant psychologiques, physiques que sociales, qui affectent la stabilité des familles et de la société dans son ensemble.

Le Pr. El Yazaji souhaite la création de davantage de centres similaires pour remédier à cette situation et la mobilisation de ressources humaines qualifiées, à travers la création d’une spécialité à la Faculté de médecine, qui traite principalement de l’addiction plutôt que de se contenter des traitements dispensés par les médecins généralistes et les psychiatres.

Elle a ainsi relevé que le traitement des symptômes de l’addiction et de leurs conséquences peut être efficace sous la condition de la conjugaison des efforts de toutes les parties concernées, en premier lieu le patient censé manifester le ferme désir de suivre le traitement.

Elle a, à ce propos, insisté sur le rôle central de la famille à travers l’acceptation et la compréhension de la situation de la personne dépendante, mais aussi sur la création de conditions d’accompagnent favorables pour garantir des soins appropriés à chaque patient.

Elle a fait observer que la rechute ne doit en aucun cas être considérée comme un échec, mais plutôt comme une étape permettant de passer en revue et de réviser les méthodes et mécanismes adoptés pour mener à bien le processus de guérison, par la suite.

Pour éviter une telle rechute, l’universitaire estime qu’en plus des soins médicaux, le centre s’efforce à faire bénéficier ses patients d’un certain nombre de mesures d’appoint, tels que le sport, le yoga et la relaxation, qui viennent se greffer aux activités culturelles, de divertissement et d’ateliers de sensibilisation.

La responsable du Centre d’addictologie Ibn Rochd a mis en relief l’importance de mener des programmes de sensibilisation permanente à l’échelle nationale, qui peuvent constituer un élément fondamental pour immuniser les enfants avant l’âge de l’adolescence.