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Société

Intimidation en milieu scolaire : Grand angle sur la formation en prévention et traitement

• C’est un phénomène qui a brisé des carrières en devenir, mené à la dépression, voire, dans certains cas, au suicide • Un comportement inhumain, né de la jalousie ou d’une forte envie de vouloir se prouver et imposer sa personnalité sur les plus faibles • L’intimidation en milieu scolaire, un mal qui ronge la vie de bien des enfants…

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Ce phénomène, qui fait date dans la vie des écoles, est derrière bien des malheurs. Il contribuerait même au relèvement du taux d’abandon scolaire dans certaines zones. A l’origine, la jalousie des performances d’un camarade, son excellence, son comportement vestimentaire, son éducation, ou encore des signes de faiblesse physique ou mentale dont il peut, pour une raison ou une autre, faire preuve, engendre ce genre de comportement. Et le ou les intimidateurs persistent tant que l’intimidé ne montre pas de réaction ou ne s’insurge. Chose qui n’arrive que rarement ou jamais, puisque c’est ainsi que le phénomène a pris de l’ampleur. Conscient de la gravité de la situation et afin de parer à cette éventualité, dans le but d’assurer un cadre d’apprentissage sain et sécurisé, le ministère de l’éducation nationale, du préscolaire et des sports vient de lancer, à Rabat, un programme de formation axé essentiellement sur la prévention et le traitement de l’intimidation en milieu scolaire. Basée sur la «méthode de la préoccupation partagée», cette formation qui bénéficie, lors de sa phase pilote, à 22 cadres pédagogiques de l’Académie régionale de l’éducation et de la formation de Rabat-Salé-Kénitra (AREF), a pour objectif de mettre en place une politique pilote de prévention, de détection et de traitement des situations de harcèlement scolaire dans trois établissements de la région, à savoir les lycées Moulay Youssef de Rabat, Ibn Al Khatib de Salé et Mers Lkhir de Témara.

Les enseignants seront notamment formés durant 4 demi-journées au cours du mois de janvier, sur les bases théoriques et les étapes de la méthode de la préoccupation partagée, les consignes pour la rédaction des protocoles et les diverses erreurs à éviter.

Faire surtout face au cyber harcèlement

Une deuxième phase est prévue en juin 2022 selon le même mécanisme, qui s’articulera autour de la consolidation des bases, des cas pratiques et la mise en place d’un système d’évaluation du taux de résolution des situations.

Une session de rappel est également prévue au cours de la prochaine année scolaire, au cours de laquelle les formateurs devront effectuer des visites de suivi des équipes et établir un bilan final de cette expérience, dans la perspective de la généraliser au niveau des 12 Académies régionales du pays. En ouverture de cette session, il a ainsi été relevé que le cyber harcèlement commence généralement de manière physique et concrète au sein de l’établissement scolaire avant de prendre une forme virtuelle sur Internet. En ce sens que les réseaux sociaux ont beaucoup plus tendance, aujourd’hui, à passer pour une sorte de «cour de récréation non surveillée».

Il s’avère nécessaire de doter les élèves (intimidateurs et intimidés) des meilleures méthodes pratiques à même de faire face à la délinquance sur Internet et de lutter contre toutes les formes de harcèlement physique et moral.

D’où la nécessaire initiation à cette méthode de la préoccupation partagée qui consiste, entre autres, à s’entretenir avec les élèves harceleurs, sans user de la punition, afin qu’ils prennent conscience du problème, tout en leur exposant des solutions pour faire cesser ces comportements. D’autre part, et compte tenu de l’utilisation régulière, croissante et souvent excessive des nouvelles technologies de l’information et de la communication, le cyber harcèlement prend de plus en plus d’ampleur, d’où la pertinence d’inclure cet aspect dans les efforts contre l’intimidation en milieu scolaire. Ces sessions de formation permettront de mettre en place un dispositif d’implantation d’équipes ressources dédiées au traitement du harcèlement et du cyber harcèlement au niveau de trois établissements pilotes de l’AREF de Rabat-Salé-Kénitra, avant de le généraliser au niveau national.