Société
Haro sur les punaises de lit en France, jusqu’au Parlement
Fermetures d’établissements scolaires, nuisances signalées dans des transports ou des cinémas: les punaises de lit, fléau pas nouveau mais dont s’emparent divers groupes politiques, met désormais le gouvernement français sous pression.
Face à l’angoisse croissante que suscitent ces insectes, le ministre des Transports Clément Beaune réunira mercredi les principaux opérateurs de transports et les associations d’usagers pour évoquer ce sujet sensible.
La présence de punaises de lit a été signalée ces dernières semaines dans des cinémas, TGV, dans le métro parisien ou la zone d’attente de l’aéroport de Roissy. Mais tous ces cas ne sont pas avérés.
Actuellement, au moins deux établissements scolaires situés à Marseille et Villefranche-sur-Saône, dans le sud de la France,sont infectés par des punaises de lit et sont fermés temporairement pour être traités.
Dans le nord de la France, ce sont les urgences de l’hôpital de Boulogne-sur-Mer qui avaient été délocalisées pour une journée début septembre, le temps de les désinfecter, après la découverte de plusieurs foyers de punaises de lit, selon le directeur de l’hôpital Gwenaël Pors.
Le débat a pris une nouvelle tournure politique mardi à l’Assemblée nationale avec l’annonce par le chef de file des macronistes, Sylvain Maillard, d’une proposition de loi sur ce sujet d’ici décembre.
“Sur ce sujet, il ne devrait pas y avoir de clivage”, a souligné la Première ministre, Elisabeth Borne, annonçant une “réunion dans les prochains jours avec l’ensemble des ministères concernés”.
“Je pense que ce n’est pas un motif à une panique générale”, a expliqué le ministre de la Santé Aurélien Rousseau interrogé sur la radio France Inter, reconnaissant toutefois que “quand vous avez des punaises de lit, c’est l’enfer”.
Disparues de la vie quotidienne dans les années 1950, les punaises de lit ont fait leur grand retour depuis une trentaine d’années dans de nombreux pays développés à la faveur de modes de vie de plus en plus nomades, de consommations favorisant l’achat de seconde main et d’une résistance croissante aux insecticides. Cette problématique touche tous les milieux sociaux.
Entre 2017 et 2022, 11% des ménages français auraient été infestés, selon un sondage Ipsos réalisé en juillet pour un groupe de travail mis en place par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).
Le chef des députés Les Républicains (droite) Olivier Marleix a fait écho mardi aux propos d’un journaliste, Pascal Praud, estimant que ce sujet était “lié à l’accueil des migrants”.
Ce dernier est visé par une saisine de l’Arcom, le régulateur des médias, après avoir demandé sur la chaîne CNews si la recrudescence des punaises de lit pouvait être liée à l’immigration, des propos jugés racistes par plusieurs personnalités politiques.