Influences
Emploi associatif : Un potentiel de près de 200.000 postes
Les associations sont utiles pour leurs actions en faveur de la communauté certes, mais elles pourraient aussi l’être davantage en créant des opportunités d’emploi. C’est faisable et porteur sur plus d’un plan. Le gouvernement s’y intéresse de près
Quand on parle du tissu associatif, on pense aux actions de « volontariat au service de la société ». Mais, on oublie qu’il s’agit aussi d’un « secteur » qui constitue un important gisement d’opportunités d’emploi. Même si le nombre des associations, plus de 230.000, reste sujet à caution, il n’en demeure pas moins que si la gestion de ces structures répond aux normes de la bonne gouvernance, il est clair qu’elles peuvent « occuper » bien du monde. Une équation virtuelle : si rien que 50% de ces associations sont opérationnelles et si chacune emploie deux permanents, on calculera facilement le nombre d’emplois qui pourraient être générés !
En fait, on reste cloisonné dans une approche qui se limite aux actions des associations, en ne prêtant que peu, voire pas, d’attention au concept de « l’emploi associatif », considéré comme un socle de l’économie sociale.
Par méconnaissance ou par manque d’intérêt, on n’en parlait quasiment pas. Sauf que c’est en train de changer. Notamment, depuis l’amorce de la stratégie nationale « Nassij », adoptée en Conseil de gouvernement il y a un an presque jour pour jour, couvrant la période 2022-2026. Et on y verrait certainement plus clair à l’issue des deux journées que durera le premier Forum national de la société civile au niveau de la région Casablanca-Settat, prévu les 5 et 6 mai courant. D’ailleurs, le porte-parole du gouvernement en a parlé lors du point de presse de ce jeudi, à l’issue du Conseil du gouvernement.
Ce Forum, qui aura des « répliques » dans les autres régions du Royaume, constitue non seulement l’occasion d’aborder les enjeux de l’emploi associatif et son importance dans la promotion même de la société civile, mais surtout de débroussailler les pistes pour sa promotion. Outre les échanges, l’événement sera aussi marqué du sceau de la particularité puisqu’il sera un espace également de rencontres entre les associatifs et les acteurs institutionnels. Ne serait-ce que pour quelques minutes et pour l’échange de cartes visite, pour paraphraser Mustapha Baitass. Une sorte de B2B à dimension sociale.
Or, il s’agit là d’une nouvelle pierre dans l’édifice de la mise en œuvre de la stratégie «Nassij» qui avance doucement mais sûrement pour atteindre les objectifs escomptés.
Lors de ce même point de presse, M. Baitass a annoncé un autre rendez-vous sur le sujet. En effet, dans quelques semaines, certainement avant fin juin, son département devra dévoiler les rapports d’activité des différents partenariats conclus entre les institutionnels et les associations. Il sera question, précisera le ministre, de relever comment le soutien de l’État a été mobilisé, où il a été injecté, les modes de son utilisation, les associations qui en ont bénéficié, etc. Un exercice de transparence, en fait, qui débouchera, à coup sûr, sur des enseignements qui peuvent être utiles dans le dessein de promouvoir le tissu associatif et ses acteurs.