Société
Education, l’efficience dépend de l’environnement socioéconomique selon la DEPF
La Direction des études et des prévisions financières publie un rapport sur l’éducation. Pas de lien de cause à effet entre les dépenses budgétaires et les insuffisances relevées au niveau de la qualité du système éducatif national. Les conditions socio-économiques, la culture de la performance et la pédagogie sont la clé de réussite.
Le dernier numéro (juin-juillet 2018) de Policy Brief* de la DEPF du ministère de l’Economie et des Finances étudie l’impact de la réforme du système éducatif sur le budget de l’Etat. Selon ce rapport, cet impact est d’autant plus palpable que les effectifs scolarisés connaissent une croissance soutenue. Conjuguée avec les exigences en termes de recrutement des enseignants, cette hausse est également accompagnée par les dépenses d’investissement relatives au secteur de l’éducation.
Or, cet aspect de l’éducation est loin de susciter la controverse au Maroc, contrairement à la qualité de tout le système éducatif national. En effet, ce dernier soulève des inquiétudes « au vu de son positionnement peu favorable dans les enquêtes internationales d’évaluation des systèmes éducatifs tels que TIMSS. » Ceci nous ramène à une question primordiale. Les dépenses publiques consacrées à l’éducation sont-elles efficientes ?
Environnement socioéconomique
D’emblée, Policy Brief affirme l’inexistence de lien de cause à effet entre les dépenses budgétaires et les insuffisances relevées au niveau de la qualité du système éducatif national. Par contre, c’est « la question de l’environnement socioéconomique des élèves (mesuré par le niveau éducatif des parents et la possession de ressources éducatives) qui explique une part importante des différences de performance entre les pays en ce qui concerne la qualité de leurs systèmes éducatifs. »
Ainsi, l’action de l’Etat ne doit en aucun cas négliger les variables liées à l’environnement économique des élèves. Pour ce faire, cinq pistes de réflexion, en ligne avec la stratégie nationale en termes d’éducation, sont proposées. Elles concernent les conditions socio-économiques des élèves, la culture de la performance au sein des établissements scolaires et de l’enseignement ainsi que le volet pédagogique.
Leviers d’action proposés
En conclusion, le rapport identifie cinq leviers « auxquels une attention particulière doit être attribuée ». Il s’agit de :
• Renforcer et promouvoir la culture de la performance au sein des établissements d’enseignement public et développer une nouvelle approche de gouvernance au service de la qualité. L’ancrage du système éducatif national à la culture de résultats et de performances devrait être promu à grande échelle.
• Agir vigoureusement sur le volet pédagogique. Objectif : Assurer une transmission souple des connaissances et inculquer l’esprit qui favorise la réflexion au lieu de l’apprentissage par cœur. À cet effet, il serait hautement indiqué de résoudre les défaillances du système de formation initiale des enseignants, systématiser leur formation continue pour assurer une qualité pédagogique et encourager l’effort, la motivation, l’initiative et l’innovation
• Réhabiliter la mission sociétale de l’école. La promotion d’un comportement civique au sein de l’école marocaine est nécessaire pour aboutir à des relations interpersonnelles saines, favorisant une culture basée sur le sens de la responsabilité, du sens du devoir et du respect de l’ordre et de la loi.
• Accélérer la modernisation de l’école pour s’adapter aux défis futurs qui se profilent. Et ce par le biais du renforcement de la collaboration, la communication, l’éclosion des habilités sociales et culturelles, la généralisation de l’utilisation des technologies de l’information et de la communication au même titre que la valorisation de la créativité.
• Accorder une attention particulière aux élèves souffrant de conditions socioéconomiques difficiles. Cela permettra de garantir une scolarité durable, lutter contre les déperditions et les redoublements et améliorer les acquis des élèves.
* « Contribution à l’évaluation de l’efficience du système éducatif marocain : une analyse comparative »