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Diplôme universitaire en autisme: tous les détails de la formation

La signature d’un partenariat permettant la création d’une formation universitaire des professionnels de l’autisme a eu lieu ce mardi 29 janvier. Modules, personnes éligibles, parties prenantes, objectifs… voici les détails

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Une bonne nouvelle pour les autistes, enfants comme adultes, mais aussi leurs familles. Ce mardi 29 janvier 2019, à la faculté de médecine de Casablanca, une convention de partenariat, inédite au Maghreb, a été signée, lançant ainsi un diplôme universitaire qui va permettre de former des spécialistes marocains de l’autisme. Cette formation est ouverte à tous les professionnels de la santé.

« Si je veux résumer ce projet, je dirai qu’il permettra aux autistes d’apprendre à vivre », nous déclare, non sans fierté, Soumia Amrani, présidente du collectif Autisme Maroc. Cette responsable qui n’a cessé d’œuvrer, pendant deux ans, pour que cette formation diplômante puisse voir le jour.

Outre le collectif que préside Soumia Amrani, d’autres acteurs, tant nationaux qu’internationaux, ont apporté leur contribution pour que les 20 recrues de la première promotion, puissent débuter leur formation. Il s’agit du Centre national Mohamed VI des handicapés, de la fondation Orange France et Maroc, de la fondation SUSA de la Belgique ainsi que de la faculté de médecine de Casablanca, relevant de l’université Hassan II.

Financement d’Orange et encadrement belge

« Nous intervenons sur deux champs distincts. La musique en tant que vecteur de communication universelle. Mais aussi, l’absence de la communication, caractéristique de l’autisme », a déclaré Christine Albanel, directrice exécutive RSE de la fondation Orange-France. L’opérateur de télécommunication va financer une grande partie de ce projet de formation des spécialistes de l’autisme.

La formation ne pouvait en outre avoir lieu sans un professeur universitaire, qui puisse l’adopter. « C’est Pr Mohamed Agoub, coordinateur du diplôme et chef du service psychiatrie au CHU Ibn Rochd, qui a accepté l’idée de lancer la formation », nous apprend la présidente du collectif Autisme Maroc.

Le projet du diplôme universitaire bénéficiera également de l’expérience belge en la matière. C’est dans ce sens que Pr Mohamed Agoub a fait appel à Eric Willaye, président de SUSA, la fondation belge qui compte 30 ans d’expérience avec les autistes belges.

« J’ai contribué sur les volets de la faisabilité organisationnelle, financière ainsi qu’académique », nous a confié le président de le fondation belge. Cette dernière « va envoyer des professionnels belges pour former leurs confrères marocains », a-t-il ajouté.  Ces professionnels sont, non seulement, actifs sur le terrain mais aussi des formateurs. Pour Eric Willaye, l’enjeu de la formation est de « se focaliser sur l’intervention à travers des outils et des méthodes, appliqués au cas par cas ». Car, comme il l’explique encore : « l’une des difficultés de l’autisme est que les personnes concernées sont très différentes les unes des autres ».

« Les modules de la formation s’articuleront autour de la compréhension de la maladie et les facteurs de risque, la prise en charge psychologique ainsi que l’application de tout ce qui est spécifique, à savoir la thérapie comportementale afin d’apprendre aux personnes concernées à communiquer », nous explique Pr Mohamed Agoub, coordinateur de la formation.

Les cours, sur trois ans, ont débuté ce mardi 29 janvier 2019 à la faculté de médecine de Casablanca. Après un volume horaire de 120 heures de théorie, les 20 recrues des différentes régions du Maroc auront à passer des stages (80 heures). « Nous allons offrir un espace pour les stages. Car nous sommes les seuls à pouvoir fournir une prise en charge multidisciplinaire », nous indique Khalid Benhassan, directeur du centre nationale Mohamed VI des handicapés.

Le rôle du collectif Autisme Maroc ne s’arrête pas là. Il va assurer toute la partie « back-office : la gestion des stages, le contact entre les familles et les professionnels mais également entre les associations et l’université », nous indique la présidente du collectif.