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Société

5-1, c’est bon pour le moral !

Entrée en matière joliment négociée par le Maroc, qui a su parfaitement déjouer le piège namibien.
Si le milieu de terrain et l’attaque sont irréprochables, la défense n’est pas rassurante.

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Sur le papier, il existe au moins trois classes d’écart entre la Namibie et le Maroc. Pour autant Henri Michel se gardait de mésestimer un adversaire modeste mais capable de se transcender devant des équipes supérieures. Preuve en est sa qualification pour la 26e CAN aux dépens de la République démocratique du Congo (deux fois vainqueur de l’épreuve), de l’Ethiopie (une fois vainqueur) et de la Libye (une fois finaliste malheureux). Prudence oblige, la sélection adopta le bon vieux 4-4-2 des familles, histoire d’assurer ses arrières tout en créant le surnombre dans la ligne d’attaque quand la physionomie du match le permettrait.

A la présentation des équipes, double surprise : Khalid Fouhami, dont les boulettes sont devenues légendaires, est titularisé ; Talal El Karkouri, donné partant, est resté à  quai, Amine Rbati lui a été préféré. Henri Michel rechigne à  justifier ses choix. «Amine Rbati est en meilleure forme, pour le moment, que Talal Karkouri» , se contente-t-il de déclarer. On n’a pas le temps de méditer cette forte parole que Chamakh touche du bois, récupère la balle et sert sur un plateau Alloudi. Premier but. Une minute ne s’est pas écoulée. Cinq minutes plus tard, le virevoltant Hadji adresse une passe en cloche à  l’insaisissable Alloudi, qui met dans le vent les deux défenseurs attachés à  ses crampons, puis fixe le portier namibien. Re-but. A 2 à  0, la messe était dite. La correction pendait au nez des Combattants namibiens, résignés à  leur sort. Soudain, la douche froide. Sur l’une des rares incursions des Namibiens dans le camp marocain, notre défense fut mise à  genoux. Badr Kadouri pris de vitesse par son vis-à -vis, Amine Rbati semé à  son tour, Khalid Fouhami incroyablement apathique.

On craignit que le but inscrit à  la 23e minute ne désarçonnât notre sélection. C’était mal apprécier sa capacité à  rebondir. Youssef Safri ratissait un nombre incalculable de ballons, Tarik Sektioui multiplait les dribbles dans un mouchoir de poche, Hadji alimentait les attaquants en passes lumineuses, Michaà«l Basser enchaà®nait, avec une aisance inouà¯e, les débordements sur le flanc droit et Alloudi donnait le tournis à  ses cerbères. Ce qui devait arriver arriva. Après avoir paré plusieurs banderilles, la défense namibienne dut capituler devant une tête foudroyante du prodige Alloudi, servi brillamment par Sektioui.

Et ce n’était pas fini. Sans forcer son talent, le Maroc allait faire boire la coupe jusqu’à  la lie à  son adversaire du jour. Vexés de se voir ainsi humiliés, les défenseurs namibiens se mirent à  user d’arguments frappants. Ainsi leur latéral gauche qui, pris de vitesse par Basser, le faucha à  l’entrée de la surface de réparation. Penalty. Sektioui, chargé de faire justice à  son coéquipier, ne trembla pas. A 4 à  1 , le match était plié.

Deuxième mi-temps. Les Marocains, soucieux de se ménager pour la rencontre contre la Guinée, se contentèrent de dérouler, comme on dit dans le jargon footballistique, et les Namibiens de leur caresser les crampons. Avec une telle brutalité que Alloudi alla au tapis. Plus rien de palpitant, sinon ce but anecdotique de Moncef Zerka, à  peine entré à  la place de Hadji. La sélection marocaine avait déjà  la tête ailleurs. Un ailleurs qui s’appelle la Guinée(*). Une autre paire de manches.